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La semaine

Étude : Alerte au désengagement des salariés français

La semaine | publié le : 13.09.2016 | Virginie Leblanc

Parmi les salariés européens, les Français se distinguent par leur faible motivation. Une minorité d’entreprises françaises ont engagé des plans pour favoriser l’engagement, selon une étude d’Ayming-TNS Sofres.

Les salariés français sont moins heureux et moins mobilisés au travail que la moyenne des salariés européens, selon une étude qualitative Ayming-TNS Sofres(1) publiée le 6 septembre dernier. Adossée au 8e Baromètre de l’absentéisme(2), elle analyse le rapport des salariés du secteur privé avec le travail dans sept pays européens : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni.

Sentiment d’obligation.

73 % des salariés européens interrogés se disent « heureux » au travail. Les Néerlandais et les Britanniques arrivent en tête (82 % et 80 %), suivis par les Allemands (78 %). Les Français (68 %), les Espagnols (67 %) et les Italiens (66 %), qui ont « un sentiment d’obligation de travailler plus fort que dans les autres pays et qui connaissent un niveau de chômage élevé, semblent plus subir leur travail », souligne l’étude. Alors que 47 % des salariés européens se disent « mobilisés » pour faire progresser leur entreprise, la France se situe en avant-dernière position avec 40 % de salariés « mobilisés », après la Belgique (45 %) et avant le Royaume-Uni (27 %). De plus, 16 % des salariés français se disent « ni heureux ni concernés par l’avenir de leur entreprise », contre 9 % en Allemagne.

Interrogés sur leurs motifs d’absence, les salariés européens répondent que leur santé ou celle de leurs proches priment sur le reste. Mais les causes liées au travail sont également présentes : si 45 % de leurs absences sont liées à la santé, à celle de leurs proches ou à leur âge, celles des 55 % restants ont une source professionnelle (charge de travail, insatisfaction liée à la rémunération, mauvaise organisation et/ou conditions de travail, manque de soutien managérial, etc.).

À la question “avez-vous mis en place une politique d’engagement pour pallier l’absentéisme”, 34 % des DRH français répondent oui, 37 % n’ont pas agi et n’ont pas l’intention de le faire. Parmi les entreprises qui ont mis en place un projet d’engagement, 24 % peuvent se prévaloir d’un retour d’expérience de plus de trois ans et 30 % d’un retour compris entre un et trois ans. Selon les DRH français, l’impact de ces actions se ressent sur l’absentéisme dès la première année. Et ils observent d’autres bénéfices : une meilleure coopération interne dès les premiers mois et une amélioration sensible de la performance économique et sociale de l’entreprise ou de l’organisation à partir de la troisième année, par exemple.

(1) Menée auprès de 3 000 salariés et conduite auprès des DRH dans chacun de ces pays ; 175 DRH français ont été interrogés.

(2) Selon le 8e Baromètre de l’absentéisme(r) d’Ayming, en partenariat avec AG2R La Mondiale, sur une base de 26 230 entreprises employant plus de 960 000 salariés, et intégrant les PME et TPE, le taux d’absence dans le secteur privé en France s’élève à 4,55 % en 2015, soit 16,6 jours calendaires d’absence en moyenne par salarié, un niveau légèrement supérieur à celui de 2014.

Auteur

  • Virginie Leblanc