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L’enquête

Vibratec : L’esprit de la négociation davantage que la lettre

L’enquête | publié le : 06.09.2016 | E. F.

Le Pdg de la PME lyonnaise Vibratec pratique la transparence vis-à-vis des élus du personnel et la codétermination. En l’absence de délégué syndical, il négocie les accords avec le comité d’entreprise.

Entreprise de la banlieue lyonnaise spécialisée en acoustique, Vibratec (113 salariés) pratique, comme beaucoup de PME, un dialogue social plus ou moins direct et informel. Jean-Paul Kovalevsky, Pdg et actionnaire majoritaire de l’entreprise – le reste du capital appartient à 62 salariés –, explique : « Soit on considère que l’information du comité d’entreprise est une contrainte imbécile et les œuvres sociales une obligation, soit on admet que les élus ont des neurones et qu’ils connaissent les clients mieux que moi et le codir. » Ancien élu CFDT d’un grand groupe et membre de l’association de promotion du dialogue social Réalités du dialogue social, Jean-Paul Kovalevsky a opté pour la seconde approche dès qu’il a repris l’entreprise, en 2009. Il affirme pratiquer la codétermination et la transparence avec les élus de son entreprise, qui compte un CE, un CHSCT mais pas de DP (« je ne sais pas à quoi ça sert dès lors que l’encadrement fait bien son travail ») ni de syndicat. « Je suis neutre sur l’implantation des syndicats, explique le Pdg, mais je constate que ces derniers ne sont pas vraiment au courant de ce dont les élus ont besoin. »

Absence de syndicat

L’absence de syndicat ne l’a pas empêché de signer des accords avec le secrétaire du CE, par exemple sur les primes de déplacement. Un sujet important, puisqu’il recoupe des enjeux de rémunération et de délais de prévenance courts avant un déplacement qui peut durer plusieurs jours. « L’accord est passé en CE, qui a mandaté le secrétaire pour le signer ; j’ai également conseillé aux élus d’aller voir les salariés pour leur demander ce qu’ils pensaient de l’accord, mais ce n’était pas tout à fait un référendum formel », admet Jean-Paul Kovalevsky. Le monopole syndical de négociation a été un peu oublié. Il aurait dû, selon la législation de l’époque, prendre la forme soit d’un mandatement de l’élu signataire par un syndicat, soit d’une validation de l’accord par une commission paritaire de branche. Finalement, la procédure adoptée par Vibratec était en avance d’une loi, puisque le législateur vient de supprimer cette validation. L’esprit de la loi davantage que la lettre.

Repères

Activité

Acoustique industrielle.

Effectif

113 salariés.

Chiffre d’affaires 2015

6,2 millions d’euros.

Auteur

  • E. F.