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L’enquête

Thermador : Un dialogue social sans filtre

L’enquête | publié le : 06.09.2016 | Vincent Charbonnier

Le groupe de distribution isérois délègue la gestion de ses ressources humaines aux dirigeants de chacune de ses filiales. Et privilégie les échanges directs avec les salariés.

Chez Thermador, le dialogue social est décentralisé. La direction de ce groupe coté, spécialisé dans la distribution d’accessoires pour chauffage et la sécurité sanitaire, a choisi de déléguer la gestion des ressources humaines à chacune de ses onze filiales. Guillaume Robin, le président de Thermador Groupe, explique : « Nous n’avons pas d’unité économique et sociale car nous souhaitons que chaque filiale soit responsable de ses résultats et se prononce sur la façon d’en faire bénéficier ses salariés. » Thermador emploie 317 personnes à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et à Valence (Drôme) pour un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros. Chaque directeur général a de fait une « vraie autonomie », comme le reconnaît Lionel Monroe, président de Thermador International (30 personnes), qui distribue les produits du groupe à l’étranger.

Partisan d’un dialogue social « ouvert, apaisé, direct », ce dernier échange plus volontiers avec ses salariés autour de la machine à café et lors des réunions mensuelles d’information instituées dans toutes les composantes du groupe, au cours desquelles sont détaillées les évolutions du compte d’exploitation, du chiffre d’affaires, du résultat opérationnel de chaque société. Un rituel auquel sont conviés les salariés, qui peuvent poser toutes les questions relatives notamment à leurs conditions de travail. « C’est ainsi qu’ont été décidés la création d’une salle de repos, l’achat d’un barbecue, de chaises longues et de quatre tables de ping-pong », observe Lionel Monroe.

Hiérarchie “courte”

Ces rendez-vous mensuels court-circuitent en quelque sorte les réunions plus formelles organisées avec les délégués du personnel. Thermador International est l’une des deux filiales du groupe où les élections des délégués du personnel n’ont pas débouché sur un constat de carence. Depuis un an et demi, Peter Konincks, d’origine néerlandaise, et son suppléant Gabor Horvathy, d’origine hongroise, tous deux affiliés à la CFE-CGC, représentent leurs collègues auprès de la direction. Les deux commerciaux ne prennent pas ombrage de la ténuité de leur fonction. « Du fait d’une hiérarchie courte, le rôle des délégués du personnel est assez réduit », admet Lionel Monroe. Sans que ces derniers soient contrariés. « Ce fonctionnement est assez étonnant. Mais il ne suscite pas de débat », convient Peter Konincks. Depuis leur élection, les deux délégués n’ont pas eu à négocier d’accord d’entreprise. Rien d’inhabituel chez Thermador, où on applique les lois, sans déclinaison particulière.

Simplicité

« Chez nous, l’efficacité passe par la simplicité, observe Yves Ruget, qui dirige la filiale Thermador, spécialisée dans les accessoires et raccords pour le chauffage central et l’eau sanitaire. Notre manière de fonctionner est très directe. Les échanges au quotidien et les réunions mensuelles d’information suffisent aux 37 salariés de la société, qui n’ont pas élu de délégués du personnel lors des deux dernières élections. » Le seul scrutin qui les a mobilisés est celui qui a permis en avril l’élection d’un salarié au conseil d’administration du groupe. Issue du conseil de surveillance du FCPE (Fonds commun de placement d’entreprise) Thermador Groupe, cette comptable est la première salariée à siéger dans cette instance. « Sans que la loi ne nous l’impose, insiste Guillaume Robin. C’est un signe tangible de notre volonté à ne pas opposer les actionnaires, les dirigeants et les salariés. »

Repères

Activité

Distribution d’accessoires pour le chauffage et la sécurité sanitaire.

Effectif

317 salariés.

Chiffre d’affaires 2015

220 millions d’euros.

Auteur

  • Vincent Charbonnier