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Jean-Philippe Gouin associé capital humain chez Deloitte

La semaine | L’interview | publié le : 06.09.2016 | Hélène Truffaut

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Jean-Philippe Gouin associé capital humain chez Deloitte

Crédit photo Hélène Truffaut

« Un budget prudent d’augmentations salariales de l’ordre de 1,8 % »

Vous venez de livrer les résultats de votre dernière étude* sur les rémunérations individuelles. Que peut-on dire de 2016 ?

Depuis trois ans, les entreprises sont prudentes dans leurs prévisions, mais distribuent plus que prévu. En 2016, l’enveloppe d’augmentations aura été, en moyenne, de 2,7 %, au-delà, donc, des budgets envisagés qui se situaient, en début d’année, entre 1,5 % et 1,85 %. Mais tout le monde n’a pas été augmenté. Et les entreprises tiennent compte de l’effet de Noria, c’est-à-dire du phénomène de départs de salariés remplacés par des collaborateurs plus jeunes et généralement moins rémunérés.

En outre, la part variable a fortement augmenté, y compris chez les non-cadres, une tendance que l’on observe depuis quelques années. Pour les cadres concernés, la progression de ce variable, qui représente entre 6 % et 25 % du salaire de base, est d’environ 12 %. Autre point intéressant : les écarts salariaux entre filières métier continuent de se réduire avec le regain d’une mobilité intermétier.

Et pour 2017 ?

La prudence reste de mise, avec des prévisions d’augmentation identiques à celle de l’année dernière, de l’ordre de 1,8 %. C’est plutôt bon signe, car on peut penser qu’on a atteint un plancher et que la baisse entamée en 2011 est terminée. Près de six entreprises sur dix déclarent vouloir n’appliquer que des augmentations individuelles pour les cadres. Et une sur deux (52 %) envisage un mix d’augmentations individuelles et générales pour les non-cadres. Ces pratiques restent stables par rapport à 2016, avec toujours une volonté de faire de la différenciation.

Quels seront les ingrédients de la prochaine NAO ?

On tiendra compte, d’abord, des prévisions d’inflation de l’Insee : la dernière projection est de 0,2 % pour 2016, mais de 1 % pour 2017. Ce qui veut dire qu’en cas de budget similaire à cette année, la hausse du pouvoir d’achat des salariés sera moindre. On sent aussi, et de plus en plus, un souhait des entreprises de mettre en place une rétribution globale « à la carte », incluant de nombreux paramètres et permettant par exemple à un salarié d’avoir davantage de temps ou, encore, une meilleure couverture santé pour ses enfants adolescents.

* L’étude repose sur l’analyse des données de 484 entreprises : un tiers de grandes entreprises (plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires), un tiers de PME (moins de 50 millions d’euros) et un tiers d’ETI.

Auteur

  • Hélène Truffaut