Chaque été, ils sont plus nombreux à venir suppléer les salariés permanents de l’industrie du tourisme : 740 000 saisonniers œuvrent désormais dans les lieux de villégiature de l’Hexagone, contre 420 000 il y a vingt ans. Sans être exclus du marché du travail, ils ne font pas non plus partie des “insiders”, dotés d’un CDI à plein temps en bonne et due forme. Avec les autres titulaires, de plus en plus nombreux, de contrats atypiques, qui n’intègrent une entreprise que temporairement et au gré des aléas de l’activité – intérimaires, CDD d’usage, CDI intermittents –, ils personnifient le débat récurrent sur les équilibres à trouver entre flexibilité de l’emploi et sécurisation des contrats.

Convertir les coûts fixes en coûts variables – par exemple en remplaçant des CDI par des CDD d’usage ou des intérimaires – peut certes paraître séduisant… mais s’avère souvent pénalisant. Le maintien des compétences et l’employabilité immédiate de ces salariés en pointillé sont en effet nécessaires aux entreprises et justifient des efforts de fidélisation. Et celles qui veulent monter en gamme dans leur prestation ou leur production pour rester compétitives savent qu’elles ont intérêt à construire des relations de travail stables. Développement de la qualité des emplois dans le spectacle, négociations de branche sur la reconduction des contrats saisonniers et la prise en compte de l’ancienneté – prévue dans la loi Travail –, CDI intermittent, groupement d’employeurs… : les solutions sont nombreuses, souvent délicates à paramétrer mais, comme le montre notre enquête, généralement fécondes.