LA NOTION DE HARCELEMENT MORAL existe au plan juridique, le stress est reconnu par les psychologues, les RPS font couler beaucoup d’encre, mais, stricto sensu, la notion de risque “psychosocial” n’existe pas au plan juridique, notamment parce que son contour est flou. Pourtant, le concept est une sorte de catalyseur normatif en ce qui concerne la relation salarié-employeur. Il renvoie, d’une part, à l’obligation de prévention et de résultat de l’employeur en matière de conditions de santé du salarié dans tous les aspects liés au travail et à l’obligation d’évaluation de ces risques ; et, d’autre part, à une sorte de conscience vigile du salarié. Outre une obligation de se soumettre aux dispositions du règlement intérieur sur toutes les questions de sécurité, celui-ci dispose d’un droit d’alerte et de retrait en cas de problème concernant sa sécurité et celle d’autrui. À défaut d’être sans ambiguïté, notamment quant à l’appréciation des risques et à l’appréciation de leur dimension sociale, c’est-à-dire collective, la notion de RPS est une notion dynamique, en ce qu’elle interpelle les organisations et la société. L’auteure, doctorante à Paris 1, s’interroge sur la question de savoir si la notion de RPS doit être saisie par le droit en tant que telle, ainsi que sur les conséquences de l’approche juridique du concept dans l’appréhension des rapports entre l’individuel et le collectif au travail.