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L’enquête

Clinique du Pré : Des augmentations salariales à la clé

L’enquête | publié le : 05.07.2016 | Hubert Heulot

Diplômés, les agents de stérilisation percevront 80 à 100 euros brut de plus par mois.

Leurs candidatures viennent d’être acceptées par le dispositif académique de validation des acquis (Dava) de Nantes. Quatorze employés de la clinique du Pré, au Mans (450 salariés), figureront en décembre, si tout se passe bien pour eux, parmi les premiers diplômés en tant qu’agents de stérilisation, au terme d’une validation des acquis de leur expérience (VAE) originale.

Cette validation est pilotée collectivement : onze femmes, trois hommes. Elle crée une nouvelle cohésion entre eux, selon Karine Luong, directrice des ressources humaines. Surtout, elle est là pour répondre à leur sentiment d’un « manque de reconnaissance » et d’« être au bas de l’échelle », exprimé lors de réunions de prévention des risques psychologiques, organisées dans l’entreprise depuis quatre ans. Le métier d’agent de stérilisation est reconnu comme pénible : chaleur importante ; rythme de travail soutenu ; poids des outils chirurgicaux manipulés toute la journée ; conséquences directes en cas d’erreur sur la constitution des boîtes d’outils, après stérilisation, selon les différents types d’opération… tout cela est source de stress.

Une incitation à s’engager

C’est pourquoi, deuxième particularité de cette VAE, elle débouchera sur une augmentation de salaire. Une fois diplômé, chaque agent touchera 80 à 100 euros brut mensuel de plus, selon son ancienneté : « Une incitation à s’engager dans la VAE et un bel effort financier de l’employeur à hauteur de 30 000 euros annuels », souligne Karine Luong. Ils s’ajouteront aux près de 20 000 euros de coûts pédagogiques de cette VAE collective, soit environ 1 400 euros par candidat.

Un référentiel du certificat d’agent de stérilisation n’existait qu’au Centre académique de formation continue (Cafoc) de Montpellier. Mais les candidats pourront finalement être accompagnés dès juillet par le groupement d’établissements de l’Éducation nationale du Mans : une heure trente de réunion collective de présentation de la VAE ; deux heures d’entretien individuel pour identifier le contenu de l’expérience à présenter en relation avec le référentiel du diplôme ; trois fois trois heures de réunion collective pour formaliser (écrire) le rapport sur les acquis. Tout cela se terminera par une présentation d’une heure devant un jury.

Ce parcours peut être accompli, individuellement, en trois mois. « Mais, sans démarche collective, certains ne s’y seraient pas lancés, indique Karine Luong. Ils en sortiront avec en poche un diplôme reconnu nationalement. Non pas qu’ils aient, les uns ou les autres, un projet déclaré de changer d’établissement. Mais ils pourraient sans doute plus facilement le faire. Personnellement, à ces postes accessibles sans qualification, j’y serais sensible en tant que recruteur. C’est un gage de la qualité du travail, un gage que la personne serait capable de se débrouiller quoi qu’il arrive dans sa tâche. »

Responsabilité sociale

À la clinique du Pré, cette VAE des agents de stérilisation est la première d’une série : deux autres suivront pour les agents de bio-nettoyage et pour les infirmiers de bloc opératoire. La VAE collective est un moyen d’accroître l’expertise dans ces métiers, axe du volet social du projet de responsabilité sociale et environnementale que l’établissement médical s’est donné l’an dernier.

Repères

Activité

Santé.

Effectif

450 salariés.

Auteur

  • Hubert Heulot