Abroger les autorisations spéciales d’absence pour l’Aïd, par exemple, qui célèbre la fin du ramadan et qui devrait avoir lieu le 5 juillet cette année : c’est la requête de la CFE-CGC d’Orange formulée la semaine dernière. L’entreprise est soumise au principe de laïcité du service public et, comme les administrations depuis 2012, elle peut accorder trois autorisations spéciales d’absence pour fête religieuse.

Mais « les managers craquent : en refusant des autorisations spéciales d’absence pour fête religieuse, ils craignent de se faire accuser de discrimination, rapporte Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange. Par ailleurs, des salariés demandent pourquoi, eux, n’ont pas droit à cet avantage de trois jours de congés supplémentaires. La rupture d’équité est potentiellement génératrice de conflits ».

En revanche, les salariés non chrétiens seraient privés de trois jours de congés, alors que les jours fériés permettent déjà aux chrétiens de pratiquer. « Le travail les jours de fêtes légales françaises est de plus en plus banalisé – ouverture des boutiques et des centres d’appels, activités en lien avec des collaborateurs ou des clients à l’international –, pour lesquels les personnels n’appartenant pas aux religions définies par circulaire [orthodoxe, arménienne, musulmane, juive, bouddhiste, NDLR] ne peuvent revendiquer aucune autorisation spéciale d’absence », contre-argumente le communiqué du syndicat de cols blancs, daté du 27 juin.

À la place de ces congés, la CFE-CGC demande des jours de temps libre, dits “liberté”, puisés dans les RTT déjà existants et dont tous les personnels pourraient bénéficier sans avoir à justifier d’une quelconque appartenance ou identité religieuse.