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Sur le terrain

Formation : Une boîte à outils pour former les recrues non qualifiées à la santé-sécurité

Sur le terrain | publié le : 21.06.2016 | Mathieu Noyer

L’académie de Strasbourg, la Carsat d’Alsace-Moselle et l’INRS construisent une plate-forme de ressources pédagogiques afin de former des publics de niveau infra V à la santé-sécurité. Son extension à l’ensemble du territoire est envisagée.

Former aux règles de base de la sécurité-santé au travail (S & ST) au moment des premiers pas dans une entreprise : la pratique se développe, mais elle continue à ignorer certains publics. « C’est le cas en particulier des jeunes ou des adultes en insertion de bas niveau de qualification, infra V, qui ne connaissent pas le monde de l’entreprise ou en sont restés éloignés depuis très longtemps », précise Guillaume Bauchet, directeur des études au GIP-FCIP (Groupement d’intérêt public-Formation continue et insertion professionnelle) Alsace de l’académie de Strasbourg.

La structure de formation continue du rectorat de Strasbourg s’attache à combler le vide. Son programme poursuit plusieurs objectifs : adapter le message à la compréhension du public, le rendre transversal à plusieurs branches et simple d’usage pour les formateurs qui, eux-mêmes, ne sont pas des spécialistes de la S & ST : encadrants de production, accompagnateurs des personnes en insertion, enseignants… Le tout prendra la forme d’un site Web baptisé « plate-forme de ressources multimédia ».

Un site dédié

Une première version a été finalisée en avril, avant une mouture plus définitive cet été. Il est conçu avec la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Alsace-Moselle et l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) qui en cofinancent le coût de réalisation de 55 000 euros.

La plate-forme vise deux types de publics : en priorité les jeunes en formation initiale entrés dans des parcours comme les MLDS (missions de lutte contre le décrochage scolaire), les Segpa (sections d’enseignement général et professionnel adapté) et les Dima (dispositifs d’initiation aux métiers en alternance) ; mais également les jeunes et adultes en formation professionnelle dans le cadre de l’insertion ou de contrats aidés. Les missions locales pour l’emploi et l’Union régionale des structures d’insertion par l’activité économique d’Alsace sont associées, dans le but de trouver les premiers bénéficiaires.

Six supports retenus

Le GIP-FCIP n’a pas réinventé les contenus, car la documentation est ample en écrits, ce qui représente justement la difficulté. De cette abondance, il a présélectionné une vingtaine de supports pour en retenir finalement six (en version papier, mais aussi Web, vidéo…) parmi lesquels ceux de Synergie Accueil, bien connu de plusieurs branches, dont celle de la métallurgie.

Mais le groupement ne s’arrête pas là. Sa plate-forme fonctionnera comme un guide pédagogique pour l’utilisation de ses ressources, selon trois rubriques principales : identifier et repérer les risques en situation de travail ; agir dans des situations diverses et variées ; et connaître la signalisation en santé et sécurité de l’entreprise (dont les pictogrammes sur les équipements de protection individuelle, les produits dangereux, etc.).

« Le formateur pourra y puiser librement des fiches pédagogiques pour bâtir des modules selon le rythme qu’il souhaitera : petites séquences d’un quart d’heure, centralisation sur une demi-journée, séances d’une heure étalées sur deux ou trois semaines, par exemple », détaille Mélanie Klein-Sawadogo, chargée de mission multimédia du GIP-FCIP.

« L’initiative alsacienne apporte une solution clé en mains qui manquait, salue Michel Bridot, responsable du pôle conception de formation en S & ST à l’INRS. Et son guide d’accompagnement est un vrai plus. Nous souhaitons déployer cette solution au niveau national. »

Auteur

  • Mathieu Noyer