Ça va mieux, et ce sont les DRH qui le disent ! Les indicateurs d’emploi de notre baromètre Défis RH 2016(1), réalisé par Inergie pour l’ANDRH et Entreprise & Carrières, signalent une nette amélioration par rapport à 2015. « Les DRH ont fait ce qu’ils avaient prévu l’année dernière : ils ont davantage embauché », relève Luc Vidal, directeur général adjoint du pôle opinion au sein d’Inergie-groupe Obea. Ainsi, la proportion de DRH ayant réalisé un plan de recrutement au cours de l’année passée a bondi à 38 % (+ 15 points). Tandis que celle des DRH qui ont gelé les embauches est passée à 24 % (– 11 points). Une tendance davantage à l’œuvre dans les PME de moins de 500 salariés. C’est la première fois depuis le lancement de notre baromètre, en 2010, que ces indicateurs atteignent de tels niveaux.

« Nous sommes peut-être à la fin d’un cycle : depuis la crise, démarrée en 2008, les DRH ont contribué à une politique de gestion par les coûts, relève Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH et DGRH d’Etam. Aujourd’hui, leurs préoccupations concernent davantage le développement, la manière de faire face à un surcroît d’activité, l’attraction et la rétention des talents. »

Les derniers chiffres du chômage corroborent d’ailleurs les résultats de notre sondage annuel : baisse de 1,9 % du nombre de chômeurs de la catégorie A inscrits à Pôle emploi depuis le début de l’année. Pour le gouvernement, ce bon chiffre s’explique « par le dynamisme des créations d’emplois salariés observés ces derniers mois, porté par les mesures mises en place par le gouvernement (Pacte de responsabilité, CICE, 330 000 aides Embauche PME) ». Les DRH interrogés par Inergie sont en effet plus nombreux que l’année dernière à avoir constaté des baisses de charges patronales, mais ils n’en concluent pas majoritairement qu’elles se traduisent par des emplois (lire p. 21).

Selon notre baromètre, le recours à l’intérim a également fortement progressé entre 2015 et 2016 (48 % ; +12 points), signe que les entreprises ont des besoins de main-d’œuvre mais qu’elles ne sont pas encore certaines que la reprise économique soit pérenne. Néanmoins, les projections des DRH pour les mois à venir laissent à penser que la dynamique d’emploi devrait perdurer : l’anticipation d’un plan de recrutement reste stable (38 %), tout comme celle d’un gel des embauches (22 %). Les projections sur les autres indicateurs d’emploi demeurent également stables : PSE (7 %), plan de départs volontaires (6 %), chômage technique ou partiel (6 %). Tout comme la perception du contexte économique : 72 % des DRH sont confiants dans la santé économique de leur entreprise et 64 % (+ 5 points) dans l’évolution de leur secteur économique. Le climat social devrait également rester stable ou s’améliorer, selon les trois quarts des DRH. « Dans les entreprises dans lesquelles nous mesurons le climat social, nous constatons que les salariés en ont la même perception que les DRH », indique par ailleurs Luc Vidal.

À signaler, toutefois, que les prévisions de recours à l’intérim sont en forte baisse (39 % ; – 9 points par rapport au réalisé des 12 derniers mois). Ce qui peut s’interpréter, si l’on est optimiste, comme l’anticipation d’embauches, ou, si on l’est moins, comme un moindre besoin de main-d’œuvre. Mais il faut aussi souligner que les DRH sont d’assez piètres pronostiqueurs en matière d’intérim : en 2015, seuls 31 % avaient prévu d’y recourir, à l’arrivée, 48 % l’ont fait.

Jean-Paul Charlez est néanmoins confiant : « J’ai le sentiment que la courbe du chômage devrait se stabiliser ou s’inverser. J’y crois davantage qu’il y a quelques mois. »