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Sur le terrain

Espaces de travail : À Lyon, la SNCF fait sa révolution collaborative dans une tour

Sur le terrain | publié le : 07.06.2016 | Véronique Vigne-Lepage

La SNCF a regroupé une direction générale, des services nationaux et des directions régionales dans une tour de Lyon, Incity. L’occasion d’impulser, à travers l’aménagement des espaces, des manières de travailler plus souples et plus collaboratives.

En début d’année, 1 450 salariés de la SNCF ont investi la moitié de la plus récente et plus haute tour de Lyon (36 étages), Incity. L’entreprise ferroviaire y regroupe sa direction générale TER, délocalisée de la Seine-Saint-Denis, plusieurs services nationaux ou régionaux, ainsi que sa nouvelle direction TER Auvergne-Rhône-Alpes accompagnée des sièges de l’établissement traction de Lyon et du Technicentre Rhône-Alpes. « Regrouper nos services centraux et les sièges de directions opérationnelles doit renforcer la coopération des équipes et la transversalité », commente Laurence Eymieu, qui était alors directrice de TER Rhône-Alpes*. Le regroupement dans ces locaux – baptisés Campus Incity, pour développer un état d’esprit créatif – correspond à un projet stratégique. Grâce au transfert de 180 postes auparavant basés à Paris, les équipes se sont renouvelées : 40 % de ceux-ci sont pourvus par d’anciens Parisiens, 20 % par des personnes venant d’autres régions et 40 % par des Lyonnais. « C’est propice à l’innovation », estime Franck Lacroix, directeur général de TER.

L’aménagement des espaces pour un travail plus collaboratif doit aussi y aider. Amorcé en 2013 à l’occasion du déménagement des salariés parisiens du quartier de Montparnasse (75) à Saint-Denis (93), ce concept sera désormais systématisé lors de réalisations immobilières. La création du site lyonnais a cependant tiré les leçons de l’expérience parisienne : « Nous avons constaté qu’il faut un accompagnement fort de la ligne managériale et que le temps pris en amont pour préparer les collaborateurs est un facteur clé de succès », assure Benoît Quignon, directeur général de SNCF Immobilier.

Une équipe spécifique

Une équipe spécifique d’une dizaine de salariés a été constituée, avec un chef de projet à Paris et un autre à Lyon, des responsables thématiques (travail collaboratif, technologies de communication, etc.), ainsi que des relais dans chaque « activité ». Aidée par le cabinet Tétris, elle a conçu l’aménagement des locaux à partir d’une observation de la réalité du travail des collaborateurs et des incitations croissantes qui leur sont faites à collaborer, de manière formelle ou non, et sous des formes variées. Des groupes de travail ont aussi été montés avec les managers, mais également, pour la conception de certaines salles de réunion ou de convivialité, avec d’autres salariés volontaires. Une information classique a été faite au CHSCT.

Un temps d’adaptation

Les bureaux fermés laissent place à des plateaux en open space, sauf pour des managers ayant à gérer des contraintes de confidentialité. Chacun a une place fixe, toujours à moins de six mètres des grandes baies vitrées pour un confort de travail.

Pour certains, un temps d’adaptation sera nécessaire : « On ne sait pas s’il faut dire bonjour à tout le monde ou à personne, et on n’ose pas parler pour ne pas gêner… Je ne vois pas en quoi ça favorise la cohésion d’équipes », commente Bernard Rouvière, acheteur et élu CGT, qui utilise cependant certains des espaces collectifs imaginés. Parmi eux, un étage « événementiel » offre plusieurs salles pouvant accueillir de 20 à 60 personnes, tandis que les autres étages disposent de salles de réunions plus restreintes, accessibles sur réservation et toutes équipées d’un système de visio-conférence à 360 degrés.

Les collaborateurs peuvent aussi s’isoler à un, deux ou trois dans d’autres espaces, meublés, selon le cas, de tables basses ou hautes, de chaises, tabourets ou fauteuil. Ces espaces ont chacun leur dénomination particulière : « atelier » pour une entrevue rapide, « club » pour un point de projet, ou « lab’ » pour un brainstorming. Enfin, sont aménagés à chaque étage une « tisanerie » dotée de micro-ondes et réfrigérateur, et une « escale » avec arbre, piano et baby-foot.

Alors que les équipes achevaient de s’installer, l’ambiance paraissait sereine : « Personne ne râle », s’étonne presque Benoît Quignon. Un suivi sur le long terme sera cependant assuré.

* Laurence Eymieu a changé de poste depuis.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage