Non, la transmission des savoirs professionnels – l’un des objectifs prioritaires du contrat de génération (lire Entreprise & Carrières n° 1290) – ne va pas de soi. Le Centre d’études de l’emploi (CEE) vient de publier une note* pour, sinon tordre le coup aux idées reçues sur le sujet, du moins inviter à repenser cette transmission, « appréhendée comme une activité à part entière, collective, centrée sur les aspects complexes des pratiques professionnelles ».

Cette approche, explique le CEE, nécessite d’opérer, au regard de certaines croyances, plusieurs « déplacements » qui interrogent les conditions de travail, l’organisation de la production et la gestion des ressources humaines. Il s’agit ainsi de passer de l’idée d’un transfert de savoirs « automatique » par simple côtoiement d’un jeune et d’un senior pendant un laps de temps limité, à une activité de transmission coélaborée au fil du temps, articulée avec l’activité de travail. Le CEE met l’accent sur l’hétérogénéité des âges et des expériences, le collectif de travail et la réciprocité des échanges, chacun pouvant apprendre de l’autre. Ainsi que sur la nécessité de réfléchir aux conditions de réussite de cette transmission, au-delà des comportements des salariés impliqués dans le processus.

Un document très éclairant pour les DRH, qui ont besoin de mieux comprendre la transmission en situation de travail et les facteurs qui la favorisent ou l’entravent, dans le contexte actuel de transformations tous azimuts – démographiques, organisationnelles et technologiques – du monde du travail.