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États-Unis : Les “unions” dans la campagne présidentielle

Sur le terrain | International | publié le : 24.05.2016 | Caroline Talbot

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États-Unis : Les “unions” dans la campagne présidentielle

Crédit photo Caroline Talbot

Les syndicats américains soutiennent majoritairement la candidate Hillary Clinton pour l’élection présidentielle. Mais la base se rebiffe parfois et affiche sa préférence pour les extrêmes, Bernie Sanders ou Donald Trump.

L’élection présidentielle aux États-Unis est un enjeu majeur pour les syndicats. Leurs leaders préfèrent les candidats du parti démocrate en général et Hillary Clinton en particulier. Si c’est elle qui occupe la Maison Blanche, la cause sociale sera mieux défendue, estiment les syndicalistes. Elle est en faveur de la hausse du salaire minimum. Et c’est une amie des syndicats : elle croit aux vertus des négociations salariales, elle tentera sans doute de faciliter l’implantation des organisations de travailleurs dans les usines. Elle se bat contre le mouvement des États right to work, qui affaiblissent la collecte des cotisations des syndicats. Et, après mûre réflexion, elle a décidé de s’opposer à l’accord de libre-échange TPP (Trans-Pacific Partnership) entre les États-Unis et 11 pays (Australie, Canada, Japon, Mexique…) car elle le juge destructeur d’emplois.

Vingt-trois syndicats représentant plus de 10 millions de salariés se sont d’ores et déjà déclarés en faveur d’Hillary Clinton. Elle est « la plus qualifiée et la plus expérimentée pour relancer le rêve américain à la Maison Blanche ». La puissante AFL-CIO, fédération de 56 syndicats, ne s’est pas encore prononcée. Son président Richard Trumka, un ancien leader des mines, n’a officiellement pas tranché entre Hillary (Clinton) et Bernie (Sanders), le sénateur socialiste du Vermont.

Mais la SEIU (Service Employees International Union) et ses 2 millions d’adhérents ont choisi Hillary. « Elle se battra comme un beau diable pour notre programme », a promis Mary Kay Henry, la présidente de la SEIU. Les 1,6 million de fonctionnaires de l’AFSCME ont aussi dit oui à l’ancienne première dame, tout comme l’International Association of Machinists and Aerospace Workers, la United Brotherhood of Carpenters ou encore les employés des supermarchés affiliés à la United Food and Commercial Workers International Union.

Un soutien financier

Avoir des syndicats dans son camp, c’est bénéficier de leur soutien financier. Les statistiques du Center for Responsive Politics montrent ainsi que le syndicat des charpentiers a déjà dépensé cette année 8,11 millions de dollars pour soutenir ses candidats préférés, le plus souvent des élus démocrates. Les plombiers ont lâché 2,55 millions de dollars et les sidérurgistes de United Steelworkers ont sorti 1,57 million de dollars. Les contributions de ces organisations, certes moins importantes que celles des banquiers de Wall Street ou des géants de l’assurance, ne sont pas négligeables. Mais les syndicats apportent aussi une armée de volontaires, prêts à faire du porte-à-porte et du démarchage par téléphone.

Mais l’ancienne Première Dame ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Car la base peut encore se rebeller contre les choix de ses dirigeants. Une récente enquête réalisée par quatre économistes, du MIT, de l’université de Californie, de l’université de Zurich en Suisse et de l’université de Lund en Suède, s’est focalisée sur les choix des électeurs américains durant la période 2002-2010. Résultat : les régions les plus touchées par la perte d’emplois industriels et la globalisation ont tendance à favoriser les extrêmes de tous bords, Bernie Sanders ou Donald Trump. Le réseau Labor for Bernie revendique 1,5 million de salariés, fans du sénateur du Vermont. Quelques fédérations se sont ralliées à la cause : Communications Workers of America, American Postal Workers Union, Amalgamated Transit Union…

Une percée étonnante

Le candidat républicain Donald Trump fait lui aussi une percée étonnante dans le camp des syndicalistes. Ses positions anti-libre-échange plaisent. Et les attaques contre les entreprises partant s’installer à l’étranger sont bien reçues. Lorsque Donald Trump jure qu’il ne mangera plus les biscuits Oreo dont les usines s’implantent au Mexique, il fait un triomphe. Le candidat républicain séduit notamment les Teamsters : un représentant du syndicat des camionneurs lui a consacré une page sur Facebook. Plus de 1 200 personnes y “likent” The Donald.

Dans les médias

NEW YORK TIMES. Twitter se diversifie

La direction de Twitter diversifie son conseil d’administration. Debra Lee, la patronne de la chaîne de télévision Bet Networks, une filiale de Viacom qui s’adresse au public noir, devient membre du CA de Twitter. À 61 ans, femme et noire, elle permet une double diversification des instances dirigeantes. Le nouveau patron Jack Dorsey y tient. Il vient d’embaucher Jeffrey Siminoff, un ancien d’Apple, comme chef de la diversité. 17 mai 2016, New York Times.

NEW YORK TIMES. Bill Clinton à l’emploi

Si Hillary Clinton était élue présidente des États-Unis, elle ferait de Bill le responsable de la création d’emplois. Il n’aurait pas le titre de ministre, a-t-elle expliqué, mais serait en charge de la revitalisation de l’économie dans les endroits qui ont le plus souffert : les régions des mines de charbon et les banlieues. La candidate risque de s’attirer les sarcasmes de son opposant républicain, Donald Trump, qui a promis de parler des infidélités de Bill. Mais l’ancien président reste très populaire. 17 mai 2016, New York Times.

Auteur

  • Caroline Talbot