Un accord sur le temps de travail a été adopté à La Redoute, le 20 avril dernier, après plus de huit mois de négociations tendues. Le texte a été signé par la CFE-CGC et la CFDT, 47,30 % des suffrages à eux deux sur les 1 720 salariés que compte l’entreprise de vente par correspondance.

Les repreneurs de l’enseigne, après l’instauration en 2014 d’un PSE sur quatre ans, avec 1 200 suppressions de postes, se sont attelés à une rationalisation des horaires multiples, issus d’accords anciens et superposés au fil du temps. En ligne de mire, assurer une livraison en 24 heures du colis commandé, avec un nouveau centre logistique, pensé sur le modèle d’Amazon. Le modèle prévoyait de travailler jusqu’à 22 heures pour toute la direction industrielle : une révolution, dans une entreprise où les salariés finissaient au plus tard à 20 heures, au seul service de l’expédition.

Les syndicats ont obtenu une fin de la journée à 21 h 20 pour l’équipe de l’après-midi, avec un début de journée à 14 h 00. L’équipe du matin sera présente de 6 h 00 à 13 h 20. « Nous étions vraiment contre, soupire Michèle Rubio, déléguée CFDT, mais nous savions que la direction allait passer en force. »

La CGT, FO et SUD dénoncent un durcissement des conditions de travail. En contrepartie, les ouvriers auront trois jours de congés supplémentaires, et l’équipe de l’après-midi, une prime de 110 euros brut par mois.

Les cadres, eux, passent au forfait-jours : 214 jours à répartir sur l’année. Auparavant, ils travaillaient 41 heures par semaine, avec 10 jours de RTT. Un accord qui convient à Louis Marcy, délégué CFE-CGC : « Les jeunes cadres apprécient de gagner en autonomie », note-t-il.