DESTINÉ À FAVORISER LE TRAVAIL COLLABORATIF, l’open space a plutôt tendance à provoquer des attitudes de repli par rapport aux autres pour s’en protéger. Supposé plus économique en termes de surfaces, il tend aujourd’hui à atteindre des coûts comparables à celui des bureaux fermés. Pourquoi ce modèle d’organisation s’est-il imposé ? Quelles contraintes exerce-t-il sur les personnes et sur leur travail ? Le discours bien rodé sur les bienfaits de l’open space ne cadre pas avec l’expérience des salariés, notamment des managers intermédiaires. L’auteure, architecte et psychologue du travail, explique ce que l’open space dit du travail. Non seulement ce que ses promoteurs, entreprises en tête, souhaiteraient qu’il permette : transparence, communication, travail d’équipe ; mais aussi ce qu’il révèle du travail moderne : la surveillance de tous par tous, le contrôle, la perte d’autonomie. Pris entre le discours officiel auquel les salariés sont censés adhérer et l’expérience difficile des travailleurs de l’espace ouvert, souvent génératrice de stress et d’insatisfaction au travail, le modèle de l’open space est de plus en plus souvent remis en cause. L’auteure se demande s’il faut y renoncer ou si, moyennant une attention particulière à l’architecture intérieure, ce modèle pourrait être sauvé et, si oui, pour quels bénéfices.