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Édito

Les contrats aidés en question… depuis quarante ans

Édito | publié le : 26.04.2016 | Guillaume Le Nagard

Sont-ils efficaces ? La question est aussi ancienne que les contrats aidés eux-mêmes, inaugurés dès 1977 et devenus depuis le dispositif central du traitement social du chômage. Et elle se repose à chaque fois que de nouveaux avatars apparaissent sur le marché de l’emploi, comme les actuels emplois d’avenir et contrats uniques d’insertion destinés aux secteurs marchand (CIE) et non marchand (CAE). Le gouvernement a reconduit l’effort cette année, en leur consacrant 2,5 milliards d’euros. Les critiques portent surtout sur la capacité de ces dispositifs à assurer l’insertion durable de leurs bénéficiaires. Par durable, il faut entendre : une fois passée la prise en charge financière par l’État – entre 35 % et 95 % d’un smic horaire, selon les contrats.

À cette question simple, la réponse l’est moins. Dans le secteur marchand, les employeurs déclarent à 84 % vouloir maintenir l’emploi à la fin de l’aide. Mais l’effet d’aubaine joue à plein, puisque 6 employeurs du privé sur 10 auraient recruté, même hors CIE. Autre musique avec les CAE dans le secteur non marchand, où l’aide de l’État motive l’embauche dans les deux tiers des cas, mais où le taux de transformation en emploi durable est epsilonesque.

Des chercheurs soulignent que cette mesure ne suffit pas, ces dispositifs permettant surtout à des publics très éloignés de l’emploi – notamment pour les CAE – d’entamer un chemin de réinsertion avec une première expérience professionnelle et d’y associer une formation dans le cas des emplois d’avenir. Ces derniers, plus longs et plus ambitieux que les autres en matière d’accompagnement, commencent à motiver des stratégies d’insertion et d’emploi élaborées dans certaines collectivités, mais aussi dans des entreprises ayant des difficultés à recruter et à fidéliser leur main-d’œuvre.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard