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Suisse : L’horlogerie s’organise face à la crise

Sur le terrain | International | publié le : 12.04.2016 | Mathieu Noyer

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Suisse : L’horlogerie s’organise face à la crise

Crédit photo Mathieu Noyer

À la clôture de Baselworld 2016, le salon international de l’horlogerie à Genève, le secteur constate la baisse de la demande. Et s’adapte. Il consolide ses efforts pour mieux structurer son offre de formation et sa gestion prévisionnelle des emplois.

Ce n’est pas la dégringolade, mais l’horlogerie suisse a déjà connu meilleure forme. Valorisation du franc suisse, concurrence des montres connectées, ralentissement de la croissance chinoise et situation au Moyen-Orient dérèglent le mécanisme de progression que connaissait cette célèbre industrie. L’impact social de la baisse des commandes en 2015 ne sera connu que dans quelques semaines, lors de la présentation du bilan annuel des effectifs. Les observateurs du secteur s’attendent à une diminution de l’ordre d’un millier de postes par rapport aux 59 200 salariés de fin 2014.

La casse semble donc limitée par l’activation des mesures classiques : le secteur n’a utilisé le licenciement qu’en dernier recours, après le chômage partiel, la réduction temporaire du temps de travail et le prêt de main-d’œuvre interentreprises. « Celui-ci s’est développé au sein des groupes pour des postes d’opérateurs, grâce aux efforts entrepris de longue date pour augmenter la polyvalence des personnes à l’intérieur d’un même métier », souligne Séverine Favre, responsable formation professionnelle à la Convention patronale de l’industrie horlogère (CPIH), la fédération de branche. Cette pratique n’a pu bénéficier, a contrario, aux PME et aux sous-traitants. « Ce sont eux qui ont dû le plus supprimer des emplois ou fermer des unités, relève la section suisse romande du syndicat Unia. Cela pose la question de la capacité du secteur à répondre en termes de GRH aux effets de cycles. »

Or, précisément, ce travail est bien entamé, estime la CPIH, et les soubresauts actuels ne sauraient ébranler ses deux piliers : la formation et une gestion prévisionnelle plus poussée.

Record d’entrées en formation

Alors qu’elle a été chahutée sur le plan économique, l’année dernière a enregistré un record d’entrées en formation : 490. « C’est bien la preuve que les entreprises installent désormais la formation au rang d’un investissement de long terme prioritaire, de plus en plus déconnecté de la conjoncture », commente Séverine Favre. En 2015, une « réforme des métiers » a certes rationalisé les grilles de qualification et mieux structuré la formation en 13 filières. Mais, fondamentalement, ce petit monde de l’horlogerie suisse où chacun scrute ce que fait le voisin n’a nul besoin d’un grand plan général assorti de mesures financières incitatives. Les recommandations de la CPIH suffisent à produire leurs effets, par exemple pour le développement de la formation modulaire (par seuils de qualification) d’adultes chômeurs ou pour celui de l’apprentissage en alternance école-entreprise ; ce système dual à l’allemande concerne 45 % des nouveaux apprentis, contre 25 % il y a dix ans, et la part augmente d’année en année.

La gestion prévisionnelle gagne en précision grâce à un questionnaire de plus en plus complet, au fil des enquêtes, sur les besoins du secteur en personnel à cinq ans. La 5e édition de cette étude a été lancée début 2016 par la CPIH. Elle demande aux employeurs des réponses détaillées sur les départs prévisibles, les besoins de recrutement et de formations, métier par métier. Ses résultats seront connus cet été. La précédente en 2011 avait abouti au chiffre de 3 200 personnes à former d’ici à 2015, à 40 % pour remplacer des départs et à 60 % pour augmenter les effectifs. L’objectif a été atteint et même dépassé compte tenu du boom d’activité.

Besoins pourvus

L’enquête avait pointé des demandes prioritaires de micro-mécaniciens, de cadranographes ou encore d’habilleurs, des fonctions traditionnellement perçues comme moins nobles que celles d’horloger au sens strict. « Notre dialogue permanent avec les écoles de formation et la montée de l’offre duale ont permis de pourvoir aux besoins », souligne Séverine Favre.

Dans les médias

LA TRIBUNE DE GENEVE. Les grands patrons augmentés

La rémunération moyenne des directeurs généraux des 30 entreprises cotées au Swiss Leader Index (SLI) de la bourse suisse s’est établie en 2015 à 5,83 millions de francs, en hausse de 1 %, selon une étude du cabinet Willis Towers Watson. Ceux d’UBS, de Roche et de Novartis arrivent en tête des rémunérations directes attendues pour 2015, avec respectivement 14, 11,4 et 11,3 millions de francs. (…). En comparaison avec leurs homologues européens, ils touchent une part plus élevée de leur rémunération sous une forme variable à long terme, versée au terme d’une période d’au moins trois à quatre ans en fonction de la performance de l’entreprise. 4 avril 2016. La Tribune de Genève, quotidien généraliste pour la Suisse romande.

LE MATIN. Les droits humains négligés Seules 11 % des sociétés suisses ont adapté leur politique aux principes directeurs des Nations unies en matière de droits humains, constate une étude des associations Pain pour le prochain et Action de Carême. Sur les 200 plus grandes entreprises suisses, seules 22 font référence à ces principes directeurs. Le taux descend même à 3 % pour les entreprises non cotées à la bourse. 5 avril 2016. Le Matin, quotidien généraliste pour la Suisse romande.

Auteur

  • Mathieu Noyer