Parmi les 7 908 plaintes reçues en 2015 par la Commission informatique et libertés (Cnil), 16 % concernent la gestion des ressources humaines en entreprise, selon son dernier rapport, publié le 8 avril. La moitié de ces plaintes (500 environ) concernent des dispositifs vidéos filmant les salariés sur leur lieu de travail. La Cnil note le développement de nouveaux dispositifs de vidéosurveillance sur des chaînes de production pour des raisons d’hygiène ou de sécurité, dans les magasins depuis une application sur le smartphone de l’employeur, des télétravailleurs par webcam, etc. Parmi les autres motifs de plainte : la géolocalisation des véhicules ou des smartphones, l’accès à la messagerie, la prise de contrôle à distance des postes de travail, etc. La Cnil relève de nombreux cas de mauvaise information – voire d’absence d’information – aux salariés sur les dispositifs mis en place par leur employeur. Ainsi, elle donne l’exemple d’une salariée dont tous les courriels de son adresse professionnelle étaient transférés – sans qu’elle en soit informée – vers l’adresse de sa supérieure hiérarchique. La Cnil est intervenue pour rappeler à l’employeur que de « tels envois systématiques étaient excessifs au regard du droit à la vie privée du salarié sur le lieu de travail ». Ces transferts, non prévus par la charte informatique, ont dû cesser.