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Baromètre : Épargne retraite, santé : ce que les salariés demandent à leur employeur

La semaine | publié le : 12.04.2016 | Hélène Truffaut

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Conseils, outils de simulations, formations : l’entreprise est crédible comme partenaire financier pour accompagner et optimiser les choix

Crédit photo Hélène Truffaut

Selon l’enquête Benefits 2016 d’Adding, présentée le 7 avril, les bénéficiaires de dispositifs d’épargne retraite sont nombreux à souhaiter que leur entreprise les accompagne dans leurs choix de placements.

L’aspect financier de la retraite ne laisse pas d’inquiéter certains salariés. S’ils estiment, en moyenne, qu’ils auront besoin à ce moment-là de 1 632 euros net mensuels, ils pensent aussi qu’ils ne percevront réellement que 1 466 euros. Soit un écart de 166 euros (10 %). C’est ce que révèle la dernière enquête(1) sur les avantages sociaux menée dans les entreprises de 500 salariés et plus par Opinion-Way pour Adding (actuariat et conseil RH), présentée le 7 avril à Marseille. Des salariés qui évaluent aussi à 63,5 % en moyenne le taux actuel de remplacement.

Légitimité de l’entreprise.

Cependant, moins d’un sondé sur deux (45 %) dit avoir une épargne retraite. Ce qui est frappant, remarque OpinionWay, est que cette épargne est, à 63 %, logée dans un dispositif d’entreprise. Du reste, la moitié des salariés concernés considèrent que l’entreprise est légitime pour les accompagner dans leurs choix et dans l’optimisation de leurs placements financiers (voir l’infographie ci-dessous), mettant en tête de leurs attentes des conseils personnalisés sur les questions financières et patrimoniales, devant un outil de simulation de placements.

Relation directe.

Si beaucoup seraient intéressés par un outil en ligne qui leur permettrait de choisir leur stratégie financière, ils sont encore plus nombreux (76 %) à considérer qu’une relation directe avec un conseiller est assez ou très importante. « Un outil ne peut se suffire à lui-même », analyse OpinionWay, pointant l’importance qu’attachent les salariés à un accompagnement personnalisé et au contact humain – surtout lorsqu’il s’agit d’argent ! Bref, « ils veulent qu’on les prenne par la main ». Une donnée dont les promoteurs de services digitaux, tels les “robo-advisors”(2) devront tenir compte.

C’était d’ailleurs un petit point de crispation pour la quarantaine de Comp & Ben et DRH, qui participaient à la 15e université d’Adding – en grande partie consacrée au digital –, et donc présents lors de la restitution de l’enquête : interrogés en live sur ces mêmes questions, ils sont certes plus de la moitié à considérer avoir un rôle à jouer dans l’accompagnement de leurs salariés. Mais les conseils personnalisés ne figurent pas dans les premiers leviers d’actions envisagés. L’outil de simulation leur paraissant, et de loin (à 62,5 %), le plus pertinent, devant les formations financières (37,5 %).

Inégalité d’informations.

Pour autant, les bénéficiaires d’un dispositif d’épargne retraite se disent “bien” ou “plutôt bien” informés sur la notion de risque associé à un placement (70 %), sur les risques liés à un placement selon sa durée (68 %), ainsi que sur le rendement de leur portefeuille (67 %). Une connaissance qu’il faut relativiser en fonction des niveaux de revenu, les salariés des tranches les plus basses étant les moins armés en la matière. L’enjeu, pour les entreprises, est donc d’aplanir cette inégalité.

Ce qui est clair, c’est que ces épargnants salariés ne goûtent guère le risque, ou alors à petite dose, seuls 6 % se déclarant comme “risqueurs”, en quête de rendement.

Complementaire sante : Un rôle à jouer dans l’amélioration de l’accès au soin

Un autre volet de l’enquête Adding-OpinionWay décrypte les attentes des salariés en matière de santé. Sans surprise, ils estiment à une très large majorité (81 %) qu’en plus des remboursements des frais de santé, l’organisme de complémentaire santé a un rôle à jouer dans l’amélioration de l’accès au soin. Mais ils sont également 67 % à attendre une telle implication de l’entreprise, au-delà de la complémentaire, et d’abord, à 53 %, par le biais de chèques-santé. Arrivant en 7e position, un service d’accès à un diagnostic médical à distance (télémédecine) n’intéresse que 10 % des sondés

Interrogés sur leur utilisation d’objets connectés (montres, applications mobiles, ceintures…), 28 % des salariés disent en posséder, mais ils ne sont pour l’instant que 9 % à les utiliser régulièrement, et 14 %, quelquefois. Si le suivi de la performance physique est leur principale motivation (à 75 %), les usages purement médicaux ne sont plus marginaux. Ainsi, un cinquième des utilisateurs avancent le suivi d’un problème de santé spécifique (diabète, hypercholestérolémie, asthme…). Autre enseignement de l’enquête : la non-utilisation des objets connectés est surtout liée au fait que ces derniers n’ont pas encore démontré leur utilité : 63 % n’y voient pas d’intérêt. La crainte liée à la sécurité et à la confidentialité des données arrive loin derrière, citée par 25 % des non-utilisateurs.

(1) Enquête Benefits 2016 réalisée du 18 février au 2 mars auprès d’un échantillon représentatif de 2 004 salariés d’entreprises privées de 500 salariés et plus.

(2) Plate-forme technologique proposant des services en ligne de conseils en investissement, allocation d’actifs et suivi de portefeuille sur la base d’algorithmes financiers.

Auteur

  • Hélène Truffaut