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Édito

Entretien professionnel : démarrage à froid

Édito | publié le : 12.04.2016 | Guillaume Le Nagard

C’est sans doute un premier rendez-vous manqué… mais il y en aura d’autres : l’entretien professionnel (EP) n’inquiète pas encore les employeurs. Si un recensement officiel n’a pas été mené à ce stade, il ne fait aucun doute que les salariés concernés n’ont pas tous eu l’opportunité de s’asseoir en face de leur chargé de RH, de leur manager, voire d’un prestataire, pour évoquer leur développement de carrière et leurs besoins en formation. Une des dates butoir était le 6 mars dernier : elle concernait les salariés cumulant au moins deux ans d’ancienneté – en CDI ou en CDD – et à ce titre éligibles à ce rendez-vous rendu obligatoire par la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, et distinct de l’entretien d’évaluation. Cette contrainte liée à une nouvelle obligation de former – alors que l’obligation de financement matérialisée par le fameux 0,9 % a, elle, disparu – est vécue comme une complication, notamment pour les PME.

Mais, de l’avis général, l’inspection du travail ne devrait pas être pointilleuse sur la date du premier rendez-vous. Les comptes seront soldés au bout de six ans, période durant laquelle un salarié doit désormais avoir bénéficié de deux mesures parmi les suivantes : une évolution professionnelle, une formation, une certification. C’est-à-dire que les sanctions prévues – abondement du CPF du salarié à hauteur de 100 heures, soit 3 000 euros au maximum – ne tomberaient qu’en 2020.

Les entreprises pourraient donc entretenir, à tort, le sentiment qu’elles ont le temps. En réalité, d’après les experts que nous avons interrogés, beaucoup lancent en ce moment leur campagne d’EP. Pas ponctuelles, certes, mais pas rétives à l’esprit de la loi. Et peut-être, au fil du temps, se convaincront-elles qu’il pourrait s’agir aussi d’un outil de management pertinent.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard