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Sur le terrain

Rémunération globale : NGE à la rencontre de ses futurs actionnaires salariés

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 29.03.2016 | Séverine Charon

Pour convaincre le maximum de collaborateurs de souscrire à la première augmentation de capital qui leur était destinée, la direction du groupe de travaux publics a mouillé sa chemise dans le cadre d’un road show.

Si tout se déroule comme prévu, NGE devrait annoncer une nouvelle opération d’actionnariat salarié courant avril, une fois obtenu l’indispensable visa de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les dirigeants du groupe français de travaux publics souhaitent en effet renouveler leur plan de souscription tous les ans, après avoir, pour la première fois, ouvert le capital de l’entreprise aux 7 000 collaborateurs, à la mi-2015. Une opération couronnée de succès, puisque les montants souscrits par les salariés s’établissent à 4 % du capital, soit le double de l’objectif initialement fixé.

« L’originalité de notre démarche a été d’aller sur le terrain, à la rencontre des salariés, pour les convaincre de l’intérêt de l’opération, explique Jean-Sébastien Léoni, directeur général adjoint en charge des finances chez NGE. Le président du directoire et le directeur général se sont consacrés pendant un mois à un road show, comme cela peut être le cas quand une entreprise qui fait appel au marché part à la rencontre des investisseurs potentiels. » Une initiative distinguée par la Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (FAS), qui lui a décerné, fin 2015, le prix FAS dans la catégorie communication.

Impliquer tous les salariés

Dans ce groupe où la majorité du capital est détenue par un collège de cadres et de dirigeants en activité depuis le début des années 2000, l’ouverture du capital a été présentée comme un acte de management, visant à impliquer chacun dans la bonne marche de l’entreprise. L’objectif était donc de séduire le plus grand nombre, alors que l’entreprise compte une part importante d’ouvriers ayant une rémunération modeste et que les demandes d’avance sur salaire ne sont pas rares.

« Pour maximiser les chances de réussite de l’opération, plusieurs leviers ont été activés, détaille Jean-Sébastien Léoni. D’abord, le lancement de la souscription a eu lieu en mai et en juin, au moment du versement de la participation et de l’intéressement, qui représentent environ un mois de salaire. Ensuite, l’entreprise a accordé un abondement de 200 % sur les montants souscrits à concurrence de 200 euros, ainsi qu’une décote de 10 % sur le prix de l’action NGE. »

Le road show a consisté en 15 réunions d’information, organisées à travers l’Hexagone en mars et avril. À chaque fois, le président du directoire, Antoine Metzger, et le directeur général, Gilbert Roux, ont animé la session et participé à un « pot » après coup. 2 500 personnes ont ainsi été réunies, qui ont ensuite joué le rôle de relais auprès des autres salariés travaillant à l’extérieur, sur les chantiers.

3 800 souscripteurs

56 % des salariés éligibles ont répondu, soit quelque 3 800 souscripteurs (Amundi, qui accompagnait NGE, tablait sur 30 %), pour un investissement moyen de 2 900 euros. Dans le détail, 85 % des cadres, 60 % des ETAM et 38 % des ouvriers ont participé à l’opération et sont détenteurs de parts de NGE actionnariat, le FCPE créé pour l’occasion.

Entre les abondements versés et les décotes accordées, l’opération d’ouverture du capital a coûté au total 4 millions d’euros à NGE – un montant à mettre en regard avec les 15 millions d’euros annuels de bénéfices du groupe. Pour Jean-Joseph Garcia, présent dans l’entreprise depuis une trentaine d’années et délégué syndical CFDT, l’ouverture du capital symbolise l’engagement de la direction, et cela a été unanimement apprécié par l’ensemble du personnel : « C’est un acte fort et un gage de pérennité, estime celui qui est également président du FCPE. Concernant les prochaines campagnes, la direction va être plus attentive sur l’information et la communication et aussi plus incitative concernant la population ouvrière », espère-t-il.

Auteur

  • Séverine Charon