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Égalité hommes-femmes : le plafond de verre ne tient plus

La semaine | publié le : 15.03.2016 | Emmanuel Franck

Selon une étude de Willis Towers Watson, les hommes et les femmes gagnent autant à contribution égale, sauf chez les commerciaux.

Le plafond de verre s’est fissuré. C’est à cette conclusion inattendue qu’est parvenu Willis Towers Watson dans une enquête de rémunération publiée le 8 mars. Alors que la journée de la femme est traditionnellement dédiée au recensement des écarts en défaveur des femmes, notamment en termes de rémunérations, le cabinet de conseil se demande si l’égalité n’est pas finalement réalisée dans ce domaine. « À niveau de contribution égal, nous n’observons pas de différences de rémunération significatives entre les hommes et les femmes, à l’exception de la filière commerciale », déclare Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération chez Willis Towers Watson.

Un panel exemplaire.

Le cabinet a comparé le salaire de base médian de 200 000 salarié(e)s français(e)s travaillant dans 550 grandes entreprises françaises ou dans des filiales françaises de groupes internationaux répertoriées dans sa base de données. Précision importante : les entreprises du panel ont toutes mis en place des politiques de gestion de carrière et de rémunération.

À « contribution égale », c’est-à-dire, selon la terminologie utiliséee par le cabinet, dans une même filière (management, commerciaux, professionnels, support technique, support administratif et production) et à la même étape de leur carrière, les hommes et les femmes gagnent effectivement autant, sauf exception.

Un écart de 5 %.

Ainsi, un manager de premier niveau (supervision d’équipes techniques, généralement dans un environnement de production ou en call center, par exemple) perçoit 44 657 euros et son homologue féminine 42 420 euros, soit un écart de 5 %, limite à partir de laquelle celui-ci commence à être significatif. Au plus haut niveau de management, généralement dans de très grandes organisations réalisant entre 5 et 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, il n’y a pas d’écart de rémunération entre les hommes (135 714 euros) et les femmes (136 000 euros).

Même constat dans la filière des “professionnels”, qui mettent en œuvre une expertise non managériale (responsable juridique, chargé de communication, informaticien, contrôleur de gestion). Au premier niveau (jeune diplômé bac + 4 ou + 5), l’écart est de 2 % : 37 900 euros pour un homme, 37 212 euros pour une femme. Au plus haut niveau d’expertise, l’écart est de 4 % : 104 139 euros pour un homme, 99 602 euros pour une femme. Cette absence d’écarts significatifs se retrouve également dans les filières “support technique”, “support administratif” et “production”. La seule exception concerne les commerciaux : les écarts de salaires entre les hommes et les femmes y sont au minimum de 4 % et au maximum de 16 %.

Willis Towers Watson n’en conclut pas pour autant que l’égalité salariale est réalisée : « Certains métiers continuent d’attirer davantage de femmes – sage-femme, responsable de communication, responsable RH –, tandis que d’autres sont encore très masculins – ouvriers, ingénieurs, responsables informatiques. Ainsi, si le plafond de verre est fissuré, il laisse place à des gestions de carrière encore orientées selon le sexe. »

« Ces choix reflètent probablement un état de fait sociétal, qui prouve que les mentalités peinent encore à évoluer », conclut Jean-Vincent Ichard.

Auteur

  • Emmanuel Franck