Pour l’auteur, l’un des initiateurs des Économistes atterrés, les rentes sont des avantages qui peuvent être durablement accaparés par des acteurs financiers (capitalistes, propriétaires, États…) via des mécanismes économiques, politiques et légaux. Le principe de la rente, c’est la captation – donc l’iniquité –, ce qui rend la lutte pour y accéder d’autant plus généralisée. Les rentes assurent la sécurité et le confort financier des bénéficiaires et participent de la dynamique du pouvoir, qui définit le jeu des places sociales.

Cependant, la rente est toujours acquise au détriment d’autres catégories sociales, entre autres des travailleurs les plus précaires en particulier mais, plus généralement, de tous les travailleurs. Seuls de rares segments de salariés bénéficient d’une rente de situation. Mais ce partage n’est ni naturel ni intangible. Il faut agir à la source pour le remettre en cause, notamment en réhabilitant le travail dans la répartition des richesses. C’est une manière pour le plus grand nombre de récupérer aussi une partie de la rente, d’où le titre de l’ouvrage.

L’auteur dénonce notamment deux idées. Primo, celle selon laquelle certains emplois seraient insuffisamment productifs donc devraient voir leur coût baisser dans une saine économie de marché. Secundo, l’idée selon laquelle le monde du travail serait aujourd’hui trop amorphe pour se remobiliser contre l’injustice. Au surplus, sortir de la déflation salariale semble à l’auteur la seule issue à l’état de crise permanent du modèle néolibéral.