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États-Unis : Twitter soigne son integration dans la cité

Sur le terrain | International | publié le : 01.03.2016 | Caroline Talbot

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États-Unis : Twitter soigne son integration dans la cité

Crédit photo Caroline Talbot

L’entreprise de San Francisco, qui vient d’annoncer des résultats en demi-teinte et une nouvelle valse des dirigeants, entretient le moral des troupes. Elle organise la participation des salariés à ses activités citoyennes dans le quartier du siège.

Twitter, le groupe californien qui a converti le monde aux messages de 140 signes, a besoin de fidéliser ses talents. Son modèle économique est régulièrement remis en cause, il chute en bourse, n’a pas acquis de nouveaux utilisateurs depuis quelques mois et quatre de ses vice-présidents viennent d’être remerciés, dont le VP RH. Mais il a fait son entrée l’an dernier dans le top 100 du magazine Fortune des compagnies où il fait bon travailler. L’entreprise de San Francisco offre bien sûr aux 2 000 collaborateurs du siège les avantages auxquels la Silicon Valley les a habitués : salle de gym au bureau, séances de yoga gratuites, cafétéria ouverte toute la journée, rencontre informelle deux fois par mois avec le patron… Mais ce que les salariés préfèrent, ce sont les activités citoyennes : lorsque, vêtus de leur T-shirt Twitter, ils essaient de changer le monde.

Caroline Barlerin, responsable des relations entre l’entreprise et la communauté, dispose de plusieurs outils pour atteindre ses fins. Le plus évident est le Neighbor Nest, un centre d’éducation ouvert l’an dernier juste en face du siège social.

Volontariat

Twitter et quelques autres entreprises high tech (Square, Uber, One Kings Lane…) se sont installées dans un quartier populaire du centre-ville. Les allégements d’impôts sont appréciables mais les salariés côtoient hôtels décrépits, boîtes de strip-tease et personnes sans abri. Pas rebutée, la direction de Twitter a décidé de faire la différence dans son quartier de Market Street et de la 9e rue. Elle s’est engagée auprès de la ville à dépenser 3 millions de dollars sur quatre ans pour changer le paysage local. Et, grâce au Neighbor Nest (ou Nid), les volontaires de Twitter tentent « passionnément de rendre à la société » ce qu’ils considèrent être leur bonne fortune. En accord avec leur chef de service, ils passent 30 minutes par jour ou une après-midi par semaine au centre pour donner des cours d’informatique, initier les enfants du quartier à la programmation, leur apprendre à utiliser Internet sans risques… Les locaux du Nid servent aussi aux associations locales pour y organiser des événements. « Les salariés adorent ces activités, assure Caroline Barlerin. Ce volontariat est leur plaisir. Ils sont heureux, plus productifs et cela nous permet de les garder plus longtemps. »

La responsable, qui gérait autrefois les activités philanthropiques du groupe Hewlett Packard, apprécie l’esprit start-up de Twitter, fondé il y a tout juste dix ans. Les 4 200 collaborateurs sont particulièrement actifs lors des Fridays for Good, “les bons vendredis”, deux fois par an ; 30 antennes Twitter disséminées de par le monde y participent. Objectif : distribuer des repas, réécrire les CV des chômeurs, nettoyer un parc ou encore aider les associations et ONG de leur choix à se faire connaître. « Nous ne leur donnons pas d’argent, explique Caroline Barlerin, nous leur apprenons à utiliser Twitter pour se mettre en lumière, raconter leur histoire, lever des fonds… Nous amplifions leur voix. » C’est ainsi que, pendant la crise Ebola, les équipes de Twitter ont fait campagne pour envoyer des dons aux associations impliquées en Afrique. Et bien souvent, piqués au jeu, les volontaires poursuivent leur bénévolat au-delà du “bon vendredi”.

En France, après les attaques terroristes à Paris, Twitter a relayé les numéros de téléphone d’urgence et les conseils donnés par les forces de l’ordre. L’entreprise a participé à la campagne de Reporters sans Frontières en faveur des victimes de Charlie Hebdo. Elle soutient de même les efforts de l’association des Petits Princes pour les enfants malades. « La passion est contagieuse, déclare Caroline Barlerin, elle bénéficie tout à la fois aux employés et à la communauté. »

Dans les médias

NEW YORK TIMES Repas personnalisés

Un nombre croissant d’entreprises américaines utilisent une application pour améliorer les choix diététiques de leurs salariés et, par là même, faire croître la productivité et réduire les coûts de santé. Zipongo, adoptée par Google et IBM, demande aux intéressés leurs préférences (protéines, sans gluten, épices…) et quelques informations sur leur santé (tension, cholestérol). L’application fait ensuite son choix dans les menus de la cafétéria. Coût annuel unitaire : 50 dollars. 21 février 2016, New York Times, quotidien généraliste.

WALL STREET JOURNAL Des banquières performantes

Les professeurs finlandais de l’université de Vaasa ont découvert que les patronnes des banques américaines obtiennent de meilleurs résultats que leurs homologues masculins, car elles prennent moins de risques. Leurs réserves en capital sont en moyenne 5 % à 6 % supérieures à celles des hommes, et elles pilotent mieux leur banque pendant la crise. Une enquête qui, selon les universitaires, devrait peser en faveur d’un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration européens. 21 février 2016, Wall Street Journal, quotidien économique et financier.

Auteur

  • Caroline Talbot