LE MOT “CONCILIATION” accolé à l’interface vie familiale-vie professionnelle laisse entendre que le passage de la sphère privée à la sphère professionnelle pourrait se faire de manière rationnelle, voire dans l’harmonie. La réalité est souvent loin de cet idéal, dans la mesure où les préoccupations familiale et professionnelle se concurrencent souvent, voire s’opposent. Cependant, les auteurs réunis ici par l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) maintiennent le terme pour ne pas rompre avec l’usage, et marquer la volonté des sociétés, à défaut de concilier ces deux réalités dans les faits, de prendre en compte théoriquement leur rapport dans les principes. Une comparaison entre pays de l’OCDE sur deux instruments de conciliation que sont les congés destinés aux parents, d’une part, et les structures de garde d’enfants, de l’autre, montrent que les solutions adoptées par chacun divergent. Quelques points communs néanmoins : la responsabilité essentielle des femmes dans la gestion de la sphère familiale en transversal, avec des gradations différentes selon les pays ; gradations qui, corrélativement, pénalisent ou favorisent la présence des femmes sur le marché du travail ainsi que leurs possibilités de carrière. Et, par ailleurs, le fait que les dispositifs de conciliation, là où ils existent, ont été largement épargnés par la crise économique.