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Catherine Gall : directrice de la cellule de recherche et prospective de steelcase

La semaine | L’interview | publié le : 01.03.2016 | Rozenn Le Saint

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Catherine Gall : directrice de la cellule de recherche et prospective de steelcase

Crédit photo Rozenn Le Saint

« La France n’associe pas l’aménagement des bureaux avec les transformations de son organisation »

Les résultats de la première étude mondiale menée par Ipsos et le spécialiste de l’immobilier de bureau Steelcase* sur l’engagement des collaborateurs et l’environnement de travail ont été publiés le 29 février. L’étude révèle que 37 % des employés interrogés se sentent désengagés de leur travail. Quelles en sont les conséquences ?

Elle montre aussi qu’un tiers de ces effectifs désengagés ont une influence négative sur le reste des salariés. Il est plus difficile de générer de l’optimisme et de la pensée positive avec des personnes qui ne se sentent pas bien sur leur lieu de travail. Des études psychologiques montrent que les maux de tête et les lombalgies peuvent être contagieux, car le mal-être génère des tensions entre les collaborateurs.

Comment faire pour que les espaces de travail améliorent réellement l’engagement des salariés ?

En mettant à disposition des lieux conviviaux plus informels ou des espaces pour s’isoler, que cela soit dans un but professionnel ou personnel, des espaces de collaborations et de téléprésence avec visioconférences facilitées. L’étude pointe que plus de 80 % des salariés sont toujours contraints par un ordinateur ou un téléphone fixe. Les professions intellectuelles notamment auraient besoin d’autre chose que d’une table horizontale et d’une chaise, toujours au même endroit, pour améliorer leur engagement, ne serait-ce que pour leur offrir la possibilité de travailler parfois debout.

Seuls 5 % des salariés français s’estiment fortement engagés et très satisfaits dans leur environnement professionnel, c’est le plus faible taux des 17 pays ciblés par l’étude. Comment l’expliquez-vous ?

Il s’agit de conditions de travail ressenties, et non réelles, ce qui explique les écarts avec le sentiment d’engagement des salariés des pays émergents, qui sont pourtant moins bien lotis que les Français en termes d’espaces de travail. Toutefois, la France n’est pas dans une logique consistant à associer le dispositif spatial, c’est-à-dire l’aménagement des bureaux, avec les transformations de son organisation. Par ailleurs, le fait que le parc installé de bureaux soit important en France n’encourage pas non plus à faire construire de nouveaux bâtiments plus modernes. Comme cela coûte cher de rénover, l’évolution des espaces professionnels ne suit pas celle des processus de travail.

* Menée dans 17 pays, auprès de 12 480 participants issus d’entreprises de plus de 100 salariés.

Auteur

  • Rozenn Le Saint