La retraite, son fiancement et l’âge de départ sont des sujets de société majeurs alors que les retraités, même actifs dans le cadre associatif, disparaissent quasiment des écrans radars du social. D’où la crainte qui peut gagner les salariés à l’aube de leur nouvelle vie. Si, pour beaucoup, occuper son temps ne pose pas vraiment de problème, certains considèrent l’heure de la retraite comme l’antichambre de la mort. Le paradoxe des retraités est donc que la société a besoin d’eux de multiples manières : ils gardent les petits-enfants, font tourner nombre d’associations, leur pouvoir d’achat intéresse les entreprises. Mais ils comptent “pour du beurre”. Pierre Étienne Girardot et Sylvain Denis, tous deux polytechniciens et ingénieurs des Mines, rappellent que la majorité des retraités sont formés, disposent d’une réelle expérience professionnelle, sont plutôt en bonne santé, actifs et ne demandent qu’à se rendre utiles. Favoriser leur emploi bénévole ou rémunéré représenterait un avantage pour l’économie.

Plusieurs pistes sont évoquées par les auteurs : hausse de l’âge de mise à la retraite d’office, libéralisation du cumul emploi-retraite, rencontre avec les associations, professionnalisation de celles-ci… Mais aussi meilleure anticipation de la transition vers la retraite, qui permet, pour éviter les départs trop précoces du fait d’un épuisement physique et psychique, de minorer le choc de la rupture entre la vie d’avant et celle d’après. L’objectif des auteurs est économique, social et culturel. Il s’agit de lever concrètement un stigmate qui coûte cher à tous.