DE CRISE EN CRISE, de promesse de reprise en découragement, le capitalisme continue de produire de la richesse pour les capitalistes et quelques autres, en excluant de plus en plus de personnes jugées improductives, donc en passe de perdre tout accès au travail mais aussi tout accès à une citoyenneté digne de ce nom. Inspirée par Marx et par Keynes, la théorie de la régulation présentée par l’économiste Robert Boyer explique comment fonctionne un système, par essence fondé sur l’accumulation du capital.

À la lumière de l’histoire longue, l’auteur s’efforce de comprendre comment la machine s’est enrayée au lendemain des Trente Glorieuses. Il entre dans le mécanisme des crises, expliquant comment elles se succèdent en différant cependant suffisamment les unes des autres pour que les leçons de l’une soient d’une utilité limitée pour prévenir les suivantes. L’auteur montre les intrications étroites de l’économique et du politique. Ce livre sans concession est également un livre d’espoir, puisqu’il postule qu’une régulation est possible. Les grandes crises pouvant être surmontées par l’intermédiation du politique dans les conflits sociaux. Par ailleurs, l’auteur revisite le concept de globalisation qu’il définit comme « imbrication » des capitalismes, dans un contexte d’interdépendance socio-économique généralisé.