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L’enquête

Innover et travailler autrement

L’enquête | publié le : 02.02.2016 | Rozenn Le Saint

Le libre choix des espaces de travail par l’industriel a immédiatement été adopté par la jeune génération. Pour les cadres intermédiaires, le changement a été moins facile à accepter, car ils se sont d’abord sentis dépossédés.

Chez Siemens, tous les bureaux sont ouverts, même celui du Pdg. Il n’y a plus de bureau individuel. Le principe de libre choix des espaces de travail est celui qui prévaut. Le but ? Rationaliser les surfaces, car les populations sont de plus en plus nomades et certains bureaux étaient régulièrement inutilisés. Le déménagement du siège et de ses 1 000 salariés en septembre 2014 à Saint-Denis (93), a été l’occasion du changement. « Il avait pour objet d’instaurer une nouvelle façon de travailler et de regrouper les équipes auparavant dispersées dans Paris, indique Liliana Gorla, DRH de Siemens. Trop de collaborateurs des différents services ne se connaissaient pas. À présent, ils peuvent travailler les uns au milieu des autres, ce qui est un gage de collaboration et d’innovation. »

Un bureau pour 1,3 collaborateur

En tout, l’espace occupé est réduit de près d’un quart, ce qui permet une économie de 2,1 millions d’euros par an. Le ratio est d’un bureau pour 1,3 collaborateur, mais visiblement, jamais aucun salarié ne reste démuni. Et en tout, chaque collaborateur bénéficie de 13 mètres carrés par poste.

L’objectif n’était pas pour autant de réunir les équipes sur un immense open space, mais plutôt d’organiser une succession de plateaux de 8 à 15 bureaux, entourés de salles de réunion et d’espaces moins formels, comme des zones équipées de postes permettant de travailler debout. De plus, une zone d’archivage des documents a été installée, puisque chaque collaborateur, selon le principe du clean desk, ne peut plus laisser ses affaires personnelles sur son espace de travail du jour. Par ailleurs, des imprimantes et des photocopieurs communs sont centralisés. Le tout-électronique, en somme.

Management plus direct

Cette dispersion des équipes change inévitablement la façon de manager. Chaque salarié étant muni d’un ordinateur portable, le télétravail, permis un jour par semaine, est rendu possible pour tous. « Le présentiel n’est plus le mode de fonctionnement unique. Les réunions virtuelles sont entrées dans les mœurs, de même que le travail à domicile », indique Frederick Jeske-Schönhoven, secrétaire général de Siemens. Du moins, chez les plus jeunes. « Pour certains cadres intermédiaires, le changement a été plus compliqué. Le bureau individuel pouvait représenter un attribut du pouvoir, mais là aussi, la meilleure collaboration et le management plus direct que permet l’aménagement du bâtiment ont fini par convaincre », explique Frederick Jeske-Schönhoven. Près de 9 salariés sur 10 seraient satisfaits de la nouvelle organisation, selon une enquête réalisée en interne, qui a obtenu 522 réponses. De 60 bureaux individuels, le nouveau siège de Siemens en France n’en comporte plus que 15, pour les membres du comex, essentiellement dans une optique de confidentialité. Leurs bureaux deviennent aussi des salles de réunion ouvertes quand ils ne sont pas occupés. « La personnalisation des bureaux passe désormais par le fond d’écran de l’ordinateur portable et du smartphone », estime le secrétaire général.

Adhésion

Quoi qu’il en soit, « si les collaborateurs choisissent de travailler chez Siemens, c’est qu’ils adhèrent à ses valeurs et à ses nouvelles façons de faire », affirme Liliana Gorla. Avec pour but d’améliorer sa marque employeurs vis-à-vis des jeunes ? « Pour les jeunes générationsentrant sur le marché du travail, ce type d’organisation en libre choix n’est même plus un facteur différenciant entre entreprises, tant c’est un prérequis pour eux », estime la DRH.

Repères

Activité

Hautes technologies.

Effectif

6 900 salariés en France.

Chiffre d’affaires (France)

2,2 milliards d’euros, au 30 septembre 2015.

Auteur

  • Rozenn Le Saint