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Édito

Le difficile dialogue social digital

Édito | publié le : 12.01.2016 | Guillaume Le Nagard

« Coûteuse obligation » pour le Medef, inutile ou compliquée pour une majorité de patrons de l’informatique dans les entreprises, objet de méfiance pour certains syndicalistes : on a compté peu de bonnes fées autour du berceau de la base de données économiques et sociales (BDES), pourtant portée sur les fonts baptismaux par l’ANI du 11 janvier 2013. Obligatoire pour les grandes entreprises depuis juin 2014, ce nouveau support de consultation des institutions représentatives du personnel sur les orientations stratégiques n’a, de fait, guère revigoré le dialogue social. En l’occurrence, bon nombre d’entreprises ont procédé comme souvent face à une nouvelle contrainte assortie d’une échéance légale : a minima, en s’assurant simplement de la conformité de leur nouveau dispositif avec les décrets. Celles qui ont signé un accord dédié font figure d’exception.

Peut-on penser, à rebours de la fameuse loi de Lamarck, que l’organe créera la fonction ? Le Conseil national du numérique veut y croire, qui a rendu son rapport le 6 janvier à la ministre du Travail. Il appelle de ses vœux une base de données « intelligible » et « dynamique ». Il imagine même un partage plus large encore de l’information, afin de construire une « gouvernance plus ouverte ».

Le dialogue social serait-il le seul à échapper aux mœurs et outils de l’époque ? À l’heure de la révolution digitale, il faut sans doute laisser un peu de temps aux acteurs sociaux pour apprivoiser cette nouvelle forme de partage. En se souvenant qu’il y a une quinzaine d’années, les intranets commençaient tout juste à exister ; et qu’ils n’abritent des réseaux sociaux d’entreprise véritablement collaboratifs que depuis cinq ou six ans…

Auteur

  • Guillaume Le Nagard