Les entreprises multinationales sortent largement gagnantes du brassage général de l’argent et des hommes. De leur côté, bon nombre d’humains dans les pays dits “émergents” ont émergé, justement, à la consommation et à un mode de vie à peu près confortable, si ce n’est sain (que l’on songe à la Chine). Néanmoins, de larges franges de l’humanité pâtissent quotidiennement de la nouvelle situation géo-économique. C’est le cas notamment de nombre de populations d’Afrique (Niger, Togo…), où de grandes entreprises creusent les fractures sociales, augmentent la violence entre les différents clans ou ethnies, et marginalisent dans la délinquance les oubliés du partage de la rente. Comme l’expliquent les auteurs de ce numéro du second semestre 2015, partout, la financiarisation de l’économie est un moteur important de croissance des inégalités. Elle serait notamment responsable de 20 % à 40 % de son accroissement entre 1980 et 2007. Les différentes contributions proposées sur le capitalisme asiatique, le prix de l’énergie, la santé, le RSA, le travail et l’emploi des seniors et le microcrédit ont en commun leur rigueur. L’analyse de détail de l’économie, du travail et du social permet là de contester les pseudo-évidences débitées sur ces thèmes.