L’apprentissage est perçu en France en creux des formations académiques : on devient le plus souvent apprenti parce qu’on a échoué à entrer au lycée. La formation en apprentissage revient à tenter de remédier à la formation primaire mal assimilée. Dans des pays comme l’Allemagne, la situation est très différente : la formation professionnelle est la priorité de l’apprentissage. Pour les auteurs, économistes, cette situation coûte cher à la France en termes de cohésion sociale et en termes financiers, puisque les personnes sans formation sont souvent sans ressources pérennes ni carrière au long cours.

Comment sortir de ce biais français, pour une bonne part lié à notre culture élitiste ? Plutôt que saupoudrer les aides, notamment en favorisant l’apprentissage au niveau supérieur, qui n’apporte pas grand-chose en termes d’employabilité, il importe de concentrer l’effort sur les bas niveaux de qualification qui en ont davantage besoin. Notamment en fusionnant l’apprentissage et les contrats de professionnalisation dont les entreprises abusent parfois, et qui se révèlent insuffisants au plan théorique pour assurer une insertion durable dans l’emploi. Cette analyse, qui va à l’encontre de la tendance au développement de l’apprentissage au niveau du supérieur, alerte sur le risque de détourner le système au profit de ceux qui sont déjà les plus favorisés, et entend repartir des vrais besoins en matière de formation professionnelle. Elle dénonce notamment le système de collecte de la taxe d’apprentissage, trop complexe pour être efficient.