logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Formation : CFAO met l’épargne salariale à la carte du déjeuner

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 01.12.2015 | Séverine Charon

Au printemps 2015, le groupe de distribution a mis en place des sessions de formation organisées à la pause méridienne afin de sensibiliser les salariés à l’importance du choix des supports d’investissement.

En 2008, le groupe CFAO, spécialisé dans la distribution de biens et de produits automobiles, électroménagers et pharmaceutiques sur le continent africain, a mis en place un Perco pour les salariés de son siège parisien.

Afin d’inciter chacun à y adhérer, un système d’abondement assez généreux a été mis en place : 100 % sur les 1 000 premiers euros – qui peuvent provenir de la participation –, puis 50 % jusqu’à un plafond qui varie annuellement de 1 500 à 4 500 euros, selon les résultats financiers de l’entreprise. Au-delà de 1 000 euros de versement, l’abondement n’est accordé que sur les versements volontaires.

Mais, depuis le début, la DRH constate que, si les salariés adhèrent volontiers au Perco, ils investissent majoritairement en monétaire, alors qu’en raison de la faiblesse persistante des taux d’intérêt, le rendement de ce type de fonds est quasi nul. « Au mois de septembre 2014, nous avons décidé d’expliquer à nos salariés que le fonds monétaire n’était probablement pas le support financier le plus pertinent pour préparer sa retraite », explique Yves Rault, directeur rémunération et avantages sociaux du groupe.

Des sessions de 30 minutes

« Après avoir choisi de mettre en place des ateliers de formation, nous avons pensé que la période propice était le printemps, quelques semaines avant que les salariés ne se livrent au placement annuel de la participation. » Début avril, pendant trois jours et selon trois créneaux horaires quotidiens (11 h 30, 12 h 30 et 13 h 30), la DRH de CFAO et Amundi, le teneur de comptes, ont animé des sessions d’une trentaine de minutes. Ces ateliers rappelaient les grands principes de l’épargne salariale et présentaient en détail le dispositif maison, les fonds proposés et leur indication. La session se clôturait à chaque fois par une quinzaine de minutes consacrées aux questions-réponses.

Au total, à raison d’une vingtaine de personnes à chaque séance, environ 40 % de l’effectif du siège (qui compte 350 personnes) a répondu à l’invitation. Ce qu’Yves Rault estime être un franc succès, car de nombreux salariés, souvent en déplacement en Afrique où se réalise l’essentiel de l’activité du groupe, n’étaient pas présents durant ces trois jours.

En guise de session de rattrapage, les supports pédagogiques des ateliers ont été transmis à tous les salariés du siège, et ceux qui n’avaient pu y assister pouvaient, sur demande, être renseignés par des représentants de la DRH.

Diversification des fonds

Pour Yves Rault, le bilan de cette initiative est positif : il a en effet observé que les salariés ont fait preuve d’un engouement moins net pour les fonds monétaires – dont le poids dans les investissements est passé de 59 % en 2014 à 42 % en 2015 – et se sont tournés de manière assez équilibrée vers tous les autres types de fonds.

« L’empilage historique des textes fait que l’épargne salariale est vraiment compliquée », soutient Yves Rault. « Pourtant, elle représente parfois une part importante des revenus des salariés. Je pense que ces derniers ne regardent pas assez comment cela fonctionne. L’employeur a un rôle important à jouer, mais ne doit pas se positionner comme conseil. La clé est donc de communiquer. Et de le faire régulièrement », conclut le directeur rémunération et avantages sociaux.

Celui-ci prévoit d’ailleurs une nouvelle campagne d’information courant 2016, quand Amundi proposera dans sa gamme de fonds un nouveau support en cours de finalisation. Mis au point dans une optique d’investissement à long terme, il doit à la fois garantir le capital investi et offrir un rendement plus important que les fonds monétaires, ce qui en fera un support attractif pour le Perco.

Auteur

  • Séverine Charon