Le patronat et les politiques cherchent à convaincre qu’un coût du travail trop élevé en France serait l’explication de tous nos maux : manque de compétitivité, déséquilibre de la balance commerciale, chômage… L’auteur, ex-candidat de la LCR aux présidentielles de 2002 et 2007, part en guerre contre un discours, selon lui, purement idéologique, dont l’objectif est de culpabiliser les travailleurs et de leur faire avaler la pilule de l’austérité. Dans un pays dont la productivité ne cesse de croître, qui est l’une des meilleures au monde, le discours alarmiste peut avoir une fonction manipulatrice. Il s’agit de nous faire oublier que la santé du capitalisme financier repose aussi sur l’exploitation et la précarisation des travailleurs, présentés comme un “coût” alors qu’ils sont créateurs de la valeur ajoutée. Mais alors que le travail coûte de moins en moins aux entreprises, à mesure que la productivité augmente, les salaires, eux, sont quasiment bloqués, diminuant ainsi la part qui revient au travail dans le partage de la valeur. Le propos de l’auteur est bien sûr de nous dessiller les yeux en rappelant des évidences et une nuée de chiffres. Pour être polémique, l’ouvrage n’en est pas moins très informé.