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L’enquête

Éviter la concurrence avec le marché

L’enquête | publié le : 01.12.2015 | V. G.-M., L. G.

Sur les nouveaux services qu’ils pourraient rendre, les Opca disent ne pas vouloir se retrouver en concurrence avec les prestataires RH du marché, mais se positionner comme des « apporteurs d’affaires » pour ces derniers.

Les Opca veulent proposer de “nouveaux services” à leurs entreprises adhérentes… Oui, mais lesquels, à quel coût et via quel financement ? La position affichée est d’éviter de se retrouver en concurrence, tout en construisant une logique de complémentarité.

« La loi n’a pas transformé les Opca en cabinet conseil, assure Thierry Teboul, directeur de l’Afdas (Opca du spectacle vivant, de la publicité, des médias…). En revanche, ces derniers peuvent être référencés en vue d’une réponse concertée à une problématique. Nous rendons des services à nos adhérents, soit parce que la branche nous le demande en contrepartie d’un versement conventionnel, soit parce qu’une entreprise a un besoin en matière de développement de la formation (ingénierie pédagogique, financière ou juridique), en contrepartie d’un versement volontaire. » Pour lui, la différence se fait en grande partie sur la personnalisation de la solution d’optimisation (niveau d’ingénierie différencié), ainsi que sur la simplification de la mise en œuvre (consolidation des entreprises d’un groupe, gestion administrative…).

Même analyse chez Joël Ruiz, directeur d’Agefos PME, qui « étudie la possibilité de mettre à disposition de ses entreprises, via un versement volontaire, des outils de gestion dématérialisée de la formation. Notre cœur de métier reste celui d’un apporteur de solutions de financement. Notre offre de service actuelle est améliorée avec des participations pour frais de service modulable selon le niveau de service demandé ».

Christophe Brisset, directeur d’Opca 3+, confirme cette vision et estime « n’être absolument pas en concurrence avec les cabinets conseil. Détecter les besoins, développer la prise de conscience et la prise en mains de l’entretien professionnel, favoriser la visio-conférence, la formation ouverte et à distance… voilà notre rôle. Mais, les réponses concrètes à ces besoins sont apportées par les cabinets conseil et prestataires du marché retenus : ce sont eux qui mettent en œuvre, jamais une offre de services n’est apportée par l’Opca seul. Nous sommes plutôt des pourvoyeurs d’activités pour le marché ».

Argument similaire de la part d’Élisabeth Browaëys, directrice du Fafih : « Ces prestations d’accompagnement, de conseil, de veille, d’appui pédagogique et de gestion administrative sont complémentaires des activités de conseil proposées par les cabinets RH. Notre positionnement est un accélérateur de prestations pour ces cabinets. »

Une logique de cofinancements

« Nous n’avons pas constaté en l’état actuel des choses de concurrence avec les cabinets de conseil, affirme David Mazurelle, directeur de Constructys, Opca de la construction. Et de préciser que l’Opca positionne la contribution volontaire dans une idée de cofinancements et de compétitivité des entreprises : son rôle est de proposer aux entreprises d’utiliser tous les leviers des cofinancements pour développer une logique de partenariat avec ses délégations régionales.

Un argumentaire repris par Bruno Lucas, d’Opcalim, qui ajoute qu’une « communauté », via LinkedIn puis via les outils nomades (téléphones portables, tablettes), sera d’ailleurs développée. Moyennant une adhésion volontaire, elle permettra d’être informé, de communiquer et d’échanger sur tous les sujets de formation : le CPF, les certifications, les universités d’entreprise… « Nos adhérents sont très demandeurs de ce type de service », affirme le directeur.

Actalians : « Des demandes pas si fréquentes »

Selon Nadine Guet, directrice d’Actalians : « Les entreprises n’expriment finalement pas beaucoup, auprès de l’Opca, de demandes allant vraiment plus loin que son travail classique de collecteur : reporting, suivi des comptes, conseillers dédiés, dans une logique d’outil 100 % dématérialisé en termes de gestion administrative, de subrogation et de remboursement. En revanche, celui-ci doit être parfaitement fait. Quand c’est le cas, l’Opca a fait son travail. » ?

Auteur

  • V. G.-M., L. G.