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Meryem Le Saget conseil en entreprise

La chronique | publié le : 01.12.2015 |

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Meryem Le Saget conseil en entreprise

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En quête de reconnaissance

Donner un feedback positif à quelqu’un semble écorcher la gorge des Français. Le management est encore marqué par cette pratique : si c’est bien, on ne dit rien, si cela ne va pas, on critique. A-t-on peur qu’en encourageant les personnes, ces dernières s’endorment sur leurs lauriers, revendiquent une augmentation, ou se croient supérieures ? Ou bien est-on tout simplement mal à l’aise avec les compliments ? En tout cas, cette “sécheresse” relationnelle provoque des dégâts.

Dans les équipes en bonne santé, les personnes se sentent reconnues, appréciées pour ce qu’elles font. Elles ont leur place. Quand ce n’est pas le cas, les individus doivent se reconnaître eux-mêmes. L’ennui est que cela fonctionne beaucoup moins bien. Il faut avoir confiance en soi, savoir que l’on fait du bon travail, sentir les dynamiques positives que l’on crée autour de soi. Curieusement, les collaborateurs les plus contributeurs et les plus généreux n’ont pas cette habitude. Alors que d’autres savent très bien tirer la couverture à eux !

Certaines personnes ont un tel ego qu’elles occupent tout l’espace : elles prennent du temps à leur manager pour se mettre en lumière, elles expliquent à tous qu’elles sont débordées et travaillent comme des malades. À l’époque du « moi je » et des selfies, l’individu a pris l’habitude de se mettre en scène. Chez certains, c’est maladif ; on a beau les reconnaître, ils ont toujours besoin de davantage d’attention. Bien évidemment, cela énerve profondément les autres, qui en ont assez de cette mascarade. Que de tensions quand la reconnaissance ne fonctionne pas bien !

Pourtant, les études qui prouvent l’importance des encouragements sont légion. À l’école, considéré comme un cancre, l’enfant obtient de mauvais résultats ; encouragé comme s’il était doué, il se révèle. En sport, le soutien du coach est déterminant pour aider l’athlète à se dépasser. Dans les entreprises, les “démarches appréciatives” commencent à arriver. On réalise que reconnaître ce qui va bien et construire sur ses forces est mille fois plus puissant que d’établir un traditionnel bilan des forces et des faiblesses.

On a beau refuser d’admettre que l’on en ait “besoin”, l’attention bienveillante et la reconnaissance ont un effet indéniable sur la motivation personnelle, le bien-être au travail et le succès. Comment mettre ces bonnes idées en pratique ?

Tout d’abord, s’intéresser aux autres. Et, bien sûr, ce n’est pas réservé aux managers. Prendre cinq minutes pour écouter les personnes autour de soi, être attentif à leurs difficultés, reconnaître le cœur qu’elles mettent à l’ouvrage. Soutenir et encourager leurs actions positives : elles sentent ainsi ce qui est apprécié, recherché. Et, enfin, les mettre en valeur devant les autres, dire publiquement ce que l’on apprécie chez elles, souligner la qualité de leur travail ou leur contribution au projet commun.

Plus qu’un comportement précis, reconnaître autrui est une attitude de collaboration et de bienveillance, une manière d’être avec les autres. Comme l’eau sur la plante, elle aide chacun à déployer ses ailes et à se sentir mieux. Et les résultats sont étonnants.