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Les salaires RH en 2015, par fonction et par secteur

ZOOM | publié le : 24.11.2015 | Nicolas Lagrange

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Les salaires RH en 2015, par fonction et par secteur

Crédit photo Nicolas Lagrange

Avec une augmentation annuelle de 3 % du salaire de base médian en 2015, les RRH et les spécialistes de la fonction tirent leur épingle du jeu, selon l’enquête exclusive Entreprise & Carrières/Towers Watson. Les salaires RH progressent plus lentement dans la pharmacie et la banque et sont toujours dynamiques dans l’aéronautique.

Un meilleur cru que l’année précédente pour l’ensemble de la fonction RH. En 2015, le salaire de base médian de la famille RH (hors managers et DRH) augmente de 3 % pour les profils “confirmés” (lire les précisions méthodologiques p. 8), selon l’étude de Towers Watson pour Entreprise & Carrières. Un salaire qui se situe à 54 226 euros. « L’expertise au sein de la fonction est valorisée, analyse Jean-Vincent Ichard, responsable du département Enquêtes de rémunération chez Towers Watson. Tandis que les managers RH connaissent une progression plus faible. » À 82 000 euros, le salaire de base médian des encadrants progresse en effet de 2 %, après une stagnation en 2014 (sur un échantillon identique).

Quant aux DRH, pas de modification majeure, avec une évolution de près de 2 % : le salaire de base médian avoisine 103 000 euros lorsqu’ils exercent dans des entreprises de 300 à 500 salariés, 120 000 euros dans les entités comptant entre 500 et 1 500 salariés, et 175 000 euros pour les grandes entités (entre 1 500 et 4 000 salariés, hors très grandes entreprises).

« Globalement, les salaires toutes catégories confondues, soit une vingtaine de métiers RH, évoluent à un rythme sensiblement équivalent à ceux des autres fonctions dans l’entreprise », assure Jean-Vincent Ichard.

L’étude met l’accent sur six grandes familles de métiers RH (cf. tableau page suivante). C’est dans la catégorie “formation et développement”, qui regroupe les chargés de formation et les chargés de développement RH, que l’on trouve le salaire de base médian le plus élevé pour les profils “confirmés” (sept à douze ans d’expérience), avec près de 64 500 euros. Les profils “experts” (plus de douze ans d’expérience) et “managers” de cette catégorie sont également bien placés dans la hiérarchie des salaires RH.

Formation et développement

Un constat vérifié par Lionel Prud’homme, directeur de la filière RH du groupe IGS, un établissement qui forme près de 600 étudiants par an (dont 450 en formation initiale) : « Nos enquêtes auprès des anciens élèves montrent que trois à dix ans après leur sortie de l’école, les chargés de projets RH ou de développement RH – talents, transformations, conduite du changement, etc. – sont les mieux rémunérés. Mais ce ne sont pas les plus gros bataillons. Leur master 2 en poche, près des deux tiers des diplômés s’orientent d’abord vers des postes de chargés de mission ou d’études RH, d’adjoints de DRH et, dans une moindre mesure, vers des postes de chargés de recrutement ou de développement RH. »

Au sein de la sphère RH, dans les profils d'experts, les postes “rémunérations et avantages sociaux” et “relations sociales” sont les mieux rémunérés, avec des salaires de base médians respectifs de près de 82 000 et 78 500 euros. Tandis que dans les profils managers (hors DRH), la palme revient, et de très loin, au responsable du recrutement, avec près de 106 000 euros. « Il s’agit de personnes peu nombreuses, exerçant dans de grosses structures, gérant de gros volumes d’entrées, et/ou en charge du recrutement des cadres dirigeants », explique Jean-Vincent Ichard.

« Dans la plupart des métiers de la fonction RH, les salaires de base du 3e quartile sont plus éloignés de la médiane que ceux du 1er quartile, complète François Eyssette, ancien DRH de grands groupes, coauteur de Comment la DRH fait sa révolution (Eyrolles, 2014). Ce qui traduit une différenciation salariale marquée, une prime aux talents, à la technicité, aux impacts. Le généraliste RH, sous des appellations diverses, peut plus difficilement faire valoir ses prétentions, car il recouvre des réalités très différentes, selon la taille d’entreprise, le secteur et le poids de la fonction RH dans les entreprises. »

Paie : de plus en plus diplômés

Au bas de la hiérarchie, on retrouve toujours la paie, mais « c’est la seule catégorie majoritairement composée de non-cadres pour les profils “confirmés”, avec un bagage bac + 2 en moyenne plutôt que bac + 4 ou + 5 », précise Jean-Vincent Ichard. Une situation qui commence à évoluer, selon Lionel Prud’homme : « Les nouveaux embauchés à la paie sont de plus en plus diplômés et se cantonnent de moins en moins au traitement des données ; ils sont de plus en plus nombreux, en formation continue, à vouloir s’orienter vers le contrôle de gestion sociale, l’audit social, voire les data analytics. En formation initiale, il y a également un réel engouement pour ces domaines depuis environ trois ans. »

Enfin, selon l’analyse sectorielle réalisée cette année par Towers Watson pour Entreprise & Carrières, le plus fort salaire de base médian de la famille RH (hors managers) se trouve dans la pharmacie, à 8 % au-dessus du marché global, sur des profils “confirmés”. « Mais les salaires RH y évoluent moins vite qu’ailleurs, comme dans la banque de détail, relève Jean-Vincent Ichard. Ces deux secteurs perdent en fait leur avantage compétitif. » « C’est la conséquence logique des PSE menés depuis plusieurs années », ajoute François Eyssette. Dans l’aéronautique, où les carnets de commandes sont bien remplis, le salaire de base médian de la fonction RH est supérieur de 6 % par rapport au marché global et progresse historiquement un peu plus vite. Tandis que l’industrie manufacturière (hors aéronautique) et le secteur du conseil et des SSII se situent en queue de peloton (avec des écarts respectifs de 14 % et 12 % par rapport à la moyenne), en ce qui concerne le salaire de base médian, donc hors variables.

Méthodologie

L’étude a été réalisée à partir de la base de données de Towers Watson, regroupant 550 entreprises (de plus de 300 salariés) et 8 400 salariés occupant une fonction RH.

Salarié “confirmé” : entre 7 et 12 ans d’expérience professionnelle.

Salarié “expert” : plus de douze ans d’expérience professionnelle.

Salarié “manager” : encadre une équipe d’au moins trois personnes.

Auteur

  • Nicolas Lagrange