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Philippe Détrie la maison du management

La chronique | publié le : 24.11.2015 |

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Philippe Détrie la maison du management

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Malheureux les humbles…Philippe Détrie a créé en 2014 La Maison du Management, dont la raison sociale est de développer un management responsable et entraînant pour l’ensemble des acteurs de la vie économique.

L’entreprise a depuis longtemps oublié les Béatitudes du Sermon sur la montagne, dont la troisième : « Heureux les humbles de cœur, car ils hériteront de la terre ! » Le monde du travail véhicule en fait plutôt le contraire : malheureux les humbles… car ils hériteront de la misère !

L’humilité source de lucidité et d’esprit d’équipe

Assurément, l’humilité est une très belle vertu. André Comte-Sponville l’intègre dans son Petit traité des grandes vertus : « La pensée humble s’oppose à la vanité, qui elle ne pense pas mais se croit. » Les arrogants et les orgueilleux sont difficiles à vivre. Ils vous imposent leur point de vue, leur mode de pensée. L’humilité devant les faits et l’humilité devant ses collègues constituent de précieux atouts pour bien travailler ensemble. C’est d’ailleurs une valeur collective souvent promue en entreprise.

L’humilité, une « béate attitude » ?

À l’inverse, trop d’humilité incite à se mésestimer, à ne jamais sortir de soi, à s’interdire toute action ambitieuse… Le Petit Robert nous confirme cette perception de rétractation avec sa définition : « Le sentiment de sa faiblesse, de son insuffisance, qui pousse une personne à s’abaisser volontairement en réprimant tout mouvement d’orgueil. » Le principe serait-il de rester impuissant à sa place ? Kant écrivait dans Questions casuistiques : « Celui qui se transforme en ver de terre ne doit pas se plaindre par la suite qu’on lui marche dessus. » Il faut reconnaître ses ? erreurs, oui, mais aussi ses succès et les partager, et ne pas sombrer dans une autoflagellation inappropriée.

Un manager doit se défendre

La passivité, l’effacement, l’absence d’assertivité présentent de véritables dangers en entreprise. Trop de gentillesse, trop de mise en retrait, une incapacité à dire non… ne servent pas une carrière.

Dans un monde hyperfinanciarisé, préserver son emploi s’impose. Il ne s’agit pas d’organiser un grand bal-musette à chaque fois qu’un de ses objectifs est atteint, ni de jouer de l’accordéon dans les réunions de travail pour célébrer son efficacité. Il est simplement nécessaire de savoir défendre son équipe et ses résultats, de faire connaître et de faire respecter l’apport de son activité. Voire de les promouvoir. C’est du self-marketing.

Camarades managers, existez !

L’incitation à la modestie n’est pas de mise dans un monde du travail ingrat et qui ne reconnaît que le visible. Faire connaître son savoir-faire ne nuit pas, si l’action n’est pas trop envahissante. Soyons fiers de nos réalisations et montrons-le.

Olof Palme, Premier ministre suédois assassiné en 1986 alors qu’il sortait tout simplement du cinéma avec sa femme, défendait cette très belle philosophie : « La société doit être exigeante envers les forts et douce envers les faibles. » L’entreprise fait le contraire : elle promeut les bons et écarte ceux qui ne suivent pas. À nous soit de faire évoluer les modes de management de nos entreprises, soit de valoriser notre travail.