logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Espagne : Fundación Integra au chevet des exclus du travail

Sur le terrain | International | publié le : 17.11.2015 | Valérie Demon

Image

Espagne : Fundación Integra au chevet des exclus du travail

Crédit photo Valérie Demon

La longue crise espagnole a accru les risques d’exclusion professionnelle. Anciens toxicomanes, prisonniers, personnes handicapées… la fondation Integra, soutenue par de grandes entreprises, a multiplié depuis quelques années les missions d’insertion des publics fragilisés.

Depuis sa création en 2001, Fundación Integra a réussi à faciliter l’accès à presque 8 000 emplois pour des personnes handicapées et en risque d’exclusion sociale. Cette fondation veut désormais donner un nouveau coup de pouce. Elle vient de lancer le Compromiso (engagement) Integra avec les personnes, un programme censé fonctionner en réseau, auquel se sont jointes 31 entreprises. « L’objectif est de montrer que les entreprises peuvent donner un travail à des personnes en difficulté et, en même temps, remplir leurs objectifs. L’idée est vraiment d’implanter cet esprit d’engagement, de l’insuffler à d’autres entreprises et de créer des synergies », explique la directrice de la fondation, Ana Muñoz de Dios.

Si cette responsabilité sociale semble aller aujourd’hui de soi pour de nombreuses grandes entreprises, la fondation Integra a pourtant eu beaucoup de travail depuis sa création. « À l’époque, en 2001, l’Espagne était en pleine croissance et nous avions presque atteint le plein-emploi. Mais il existait des publics en risque d’exclusion et en grande difficulté pour pénétrer dans le monde du travail », explique Ana Muñoz de Dios.

4 500 emplois créés depuis trois ans

La fondation a joué les intermédiaires pour les personnes sorties de prison, les femmes victimes de violence conjugale ou les jeunes en risque d’exclusion. 80 % de ses actions concernent ces profils, et 20 % les personnes handicapées.

« Nous avons commencé avec neuf entreprises sponsors en leur demandant d’engager deux personnes par an », précise la directrice. Aujourd’hui, la fondation a littéralement pris son envol. Sur les 8 000 emplois créés, 4 500 l’ont été durant les trois dernières années, autrement dit lors de la crise. « Finalement, cette crise a eu deux effets : dès 2009, davantage de personnes en difficulté avaient besoin de nous. Mais elle a aussi permis de rendre davantage visibles leurs difficultés, estime Ana Muñoz de Dios. La conscience sociale s’est réveillée. »

Concrètement, la fondation Integra ne trouve pas directement un travail. Elle se charge de recevoir les candidats que d’autres associations ou travailleurs sociaux lui adressent lorsqu’ils les estiment prêts pour une recherche de travail. « Nous les rencontrons pour bien connaître leur passé, précise la directrice. Par exemple, nous n’enverrons jamais un ancien drogué travailler dans une société pharmaceutique. » La fondation leur offre une semaine de formation pendant laquelle ils apprennent comment construire un CV, lire une feuille de paie, etc. La majeure partie d’entre eux reste peu qualifiée et travaille dans le secteur des services au sein des entreprises partenaires du projet. Carrefour, notamment, travaille avec la fondation depuis sa création. « Par cohérence et par responsabilité, cette collaboration semblait logique, précise Marìa Cid, directrice de la Fondation Solidarité Carrefour Espagne. Nous évaluons notre personnel en fonction de ses capacités – aptitude et attitude – ; et nous n’excluons personne. »

Depuis 2001, le distributeur a engagé 300 personnes envoyées par la fondation Integra, dont la plupart étaient en risque d’exclusion sociale. Mais l’entreprise intègre aussi des personnes en difficulté adressées par d’autres associations. « Je crois que la crise nous a fait prendre réellement conscience de la réalité qui nous entoure, estime María Cid. Nous avons vu que la vulnérabilité n’est pas forcément liée à des groupes bien définis. Aujourd’hui, elle peut être proche de chacun d’entre nous. »

Dans les médias

EL PAIS. Le nombre de chômeurs en hausse pour le troisième mois consécutif

Le chômage a augmenté en Espagne en octobre pour le troisième mois consécutif, avec 82 327 personnes de plus inscrites à l’agence pour l’emploi. Ceci porte à 4,18 millions le nombre de sans-emploi, selon le ministère de l’Emploi. « Le chômage a toujours augmenté durant les mois d’octobre », plaident les services du ministre. Selon l’Institut national de la statistique (INE), qui prend en compte toutes les personnes à la recherche active d’un emploi et pas seulement celles qui sont inscrites sur les listes de l’agence pour l’emploi, la situation est encore pire. L’INE comptabilisait 4,85 millions de chômeurs au troisième trimestre, soit 21,18 % de la population active. 3 novembre 2015. El Pais, quotidien généraliste.

EL MUNDO. Noël à Amazon

Amazon Espagne va engager 600 personnes dans son centre logistique près de Madrid pour la campagne de Noël. Au total, ce sont donc 1 400 personnes qui travailleront durant cette période, soit 75 % de plus que lors des fêtes de Noël 2014. Amazon avait ouvert ce centre en 2012, avec au départ une équipe de 40 salariés. 5 novembre 2015. El Mundo, quotidien généraliste.

Auteur

  • Valérie Demon