Chantier RH inédit par son ampleur, la réforme territoriale engendre une opération de fusion à grande échelle. Et qui dit fusion dit mutualisation de services, postes en doublons, reclassements, mobilités géographiques ou professionnelles… Les responsables RH des régions, des villes et des services ministériels déconcentrés affrontent des enjeux économiques et humains de taille. Et, pour les régions, dans un contexte d’incertitude, puisque l’exécutif sera renouvelé après les élections de décembre.

Sans grande visibilité, comment faire face à ce maelström ? Certains territoires ou services élaborent des programmes d’accompagnement du changement en s’appuyant sur des outils RH qui ont déjà fait leurs preuves : réseau de conseillers en parcours professionnel, entretiens personnalisés, bourse à l’emploi, formations, indemnités de mobilité, etc. Pourtant, ces dispositifs ne suffisent pas à lever les craintes des agents territoriaux ou de l’État. En effet, dans certaines administrations notamment, les effectifs ont déjà commencé à fondre, des départs n’ont pas été remplacés ; les mouvements de personnels créant ici des sureffectifs et là des manques… La question des conditions de travail devient cruciale. Les syndicats sont sur le pied de guerre, car, au-delà des mobilités, l’équité sera surveillée de près. Et les agents s’opposeront à toute dégradation de leur situation sociale. Un contexte à haut risque pour les responsables RH, mais aussi l’opportunité pour eux de monter en puissance.