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L’apparence physique : troisième causede discrimination à l’embauch

ZOOM | publié le : 03.11.2015 | Rozenn Le Saint

Seize pour cent des salariés français se croient susceptibles d’être discriminés à cause de leur apparence physique, selon le baromètre national de perception de l’égalité des chances dévoilé par le Medef le 7 octobre(1) ; 22 % d’entre eux estiment que leur entreprise devrait s’en préoccuper, plaçant ce critère de discrimination au troisième rang des chantiers prioritaires attribués aux ressources humaines (après le genre et l’âge), alors qu’il était à la sixième place l’an dernier. L’apparence physique est le deuxième sujet sur lequel on plaisante le plus en entreprise, après les railleries sur les heures d’arrivée et de départ au bureau : près de la moitié des personnes interrogées ont affirmé en prendre pour leur grade du fait de leur physique.

C’était aussi le troisième critère de discrimination à l’embauche selon les demandeurs d’emploi en 2014, avant même le handicap ou la couleur de peau, selon le 8e baromètre Défenseur des droits-Organisation internationale du travail sur la perception des discriminations dans le travail(2). Et pourtant, la discrimination des personnes obèses reste taboue. Si l’apparence physique englobe la taille, la tenue vestimentaire ou d’autres critères esthétiques, l’étude du Défenseur des droits est plus précise : 75 % des discriminations qui y sont liées seraient dues à une situation d’obésité, selon les chômeurs interrogés.

L’affaire abercrombie & fitch

Rares sont les affaires révélées au grand jour. Si ce n’est celle concernant la marque américaine de vêtement Abercrombie & Fitch. Le Défenseur des droits l’avait épinglée pour procédure de recrutement discriminatoire en juillet 2013. Le groupe proposait des emplois de mannequin qui masquaient de fait des postes de vendeur. En mai 2015, le Défenseur des droits se félicitait que ses recommandations aient été écoutées, avec l’annonce d’un abandon de la prise en compte de l’apparence physique, de la définition de fiches de postes, de la mise à disposition de guides d’entretien respectueux du principe de non-discrimination pour les recruteurs et de l’organisation de formations sur le sujet aux managers.

(1) L’étude a été réalisée en ligne par TNS Sofres du 22 juin au 1er juillet 2015, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française salariée du privé, selon la méthode des quotas.

(2) Février 2015.

Auteur

  • Rozenn Le Saint