Spécialiste de la GRH, Julienne Brabet a centré une partie de ses recherches sur l’épistémologie et la méthodologie de la recherche en GRH et sur le lien entre les sciences de gestion, d’une part, la gestion concrète des entreprises, de l’autre. À partir de ce questionnement entre un domaine de pensée et ses applications dans la vie économique et sociale, des enseignants et des doctorants en gestion dénoncent les dérives managériales et leurs conséquences sur la vie au travail et sur la société. Surtout, ils s’efforcent de saisir concrètement les transformations des systèmes productifs à l’œuvre actuellement. Au-delà de la question du management, c’est celle de l’entreprise qui est posée, dans sa fonction politique. Plus qu’une simple perspective critique qui resterait extérieure à son objet, les universitaires qui ont participé à l’ouvrage veulent attirer l’attention des enseignants en gestion sur la mission culturelle et sociale qui est la leur à travers un enseignement qui a tant de conséquences pour la vie des travailleurs et des citoyens. Ils dénoncent la perspective purement instrumentale à laquelle se réduisent trop souvent les théories managériales et de gestion. Leur mission consiste non tant à servir les intérêts du capitalisme financier en diffusant sa doxa qu’à préparer les étudiants, futurs salariés et dirigeants d’organisations à diagnostiquer les défis et les enjeux qui seront les leurs quand ils seront en poste, voire aux commandes de l’entreprise. Un discours qui se veut responsable pour éveiller son public au sens de responsabilités qui excèdent largement la seule dimension hiérarchique.