« On s’associe pour collaborer et cocréer »
On dit que, dans le digital, on compte en années-chien. Dix-huit ans, c’est donc cent vingt-six ans, ce qui donne la pleine mesure de la période écoulée. Au tout début, on a eu des intranets en quelque sorte “noir et blanc” délivrant de l’information corporate descendante, sur lesquels sont ensuite venus se greffer des forums, des chats, bref un univers conversationnel. Dans un 3e temps, ces plates-formes se sont personnalisées, avec plus ou moins de réussite. Aujourd’hui, elles sont bidirectionnelles, avec de l’information montante et descendante, évidemment mobiles et forcément communicantes. Le tout au service d’un métier, d’une activité, de la stratégie de l’entreprise. Ces outils sont le reflet de la société d’aujourd’hui, enfin !
Dans l’ensemble, nous avons eu des projets utiles et malins. On peut dégager deux grandes tendances : l’une clairement orientée métier, avec des outils à la fois très opérationnels et innovants, des interfaces 3D par exemple, accessibles en mobilité. L’autre tendance relève davantage des ressources humaines. Elle est liée au changement de management qu’induisent ces projets : on s’associe pour collaborer et cocréer. On est dans une logique participative transversale. Et multimédia.
Les managers doivent encourager les pratiques collaboratives, ce qui veut dire octroyer du temps et libérer la parole. L’entreprise ne peut plus être un “Fort Knox” coupé de la vie quotidienne. Elle doit, au contraire, s’en approprier les usages. Les RH doivent aussi se pencher sur le changement de positionnement de chacun dans l’organisation au regard de ses compétences collaboratives. Dans ce type d’organisation, un salarié moins diplômé qu’un autre peut s’avérer tout aussi performant sur tel ou tel projet. De toute façon, la question n’est plus de savoir s’il faut se lancer, mais comment on accompagne le mouvement, au bénéfice de l’entreprise. On peut procéder progressivement avec un, deux groupes, au travers de POC (proof of concept ou démonstration de faisabilité), comme dans les projets industriels. Il est enfin crucial de « faire monter les jeunes à bord » et de permettre à toutes les générations de communiquer entre elles.