Seule la CFDT a signé un accord qui combine une diminution des RTT et une plus grande flexibilité du travail. Les autres syndicats de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris appellent à la grève.
Une « trahison » ou bien la meilleure « manière de préparer l’avenir de l’institution » ? Les commentaires sont divergents après la signature, le 27 octobre, d’un accord sur le temps de travail des 70 000 agents de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) entre le directeur général Martin Hirsch et la CFDT.
CGT, SUD et FO, non signataires et largement majoritaires, appellent d’ores et déjà à la grève le 17 novembre. Tandis que la CFDT se félicite que la direction ne parle plus de suppressions de postes, alors qu’elle en évoquait 4 000 en mars. Le syndicat a également préservé les 30 minutes de temps de repas incluses dans le temps de travail. Mais les deux journées de RTT accordées en 2002 comme un avantage supplémentaire aux 35 heures sont supprimées sans contrepartie, comme la journée de repos annuelle offerte aux mères de famille.
La CFDT a obtenu que la journée de travail de 7 h 36, qui concerne 50 % des agents, soit maintenue, avec désormais 18 jours de RTT au lieu de 20. Mais une nouvelle journée de 7 h 30 est créée, assortie de 15 jours de RTT et d’un forfait de 20 heures supplémentaires. Les agents pourront l’adopter sur une base volontaire, mais elle s’imposera aux nouvelles recrues. Surprise de cet accord : les services en 7 h 30 pourront également passer en journées de 12 heures le week-end. Trois autres journées types de travail sont mises en œuvre : en 8 h 45, 9 heures et 10 heures, pour les services qui ne fonctionnent qu’en journée. « Nous avons créé une boîte à outils adaptée au fonctionnement actuel de l’hôpital », estime la CFDT.
Le point de l’accord le plus douloureux est la généralisation de la grande équipe de jour. Auparavant, les soignants travaillaient le matin ou l’après-midi, de manière fixe. Ils tourneront à l’avenir, afin de pallier plus facilement l’absentéisme. La CFDT veut rassurer : « Nous avons obtenu que les plannings soient réalisés trois mois à l’avance. » Mais « une contrainte impérative » justifie de les modifier à la dernière minute. Les agents devront donc s’adapter à une plus grande flexibilité.
