logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

LA SEMAINE

Conditions de travail : Un grand flou règne sur la GRH des journalistes

LA SEMAINE | publié le : 20.10.2015 | Virginie Leblanc

Le numérique a bouleversé le métier de journaliste, mais les évolutions n’ont pas été accompagnées correctement par les RH, selon le cabinet Technologia.

Grand retard dans le domaine de la gestion des RH. C’est un des points noirs que révèle le cabinet d’expertise Technologia, dans une étude sur les évolutions des métiers du journalisme, publiée le 13 octobre en partenariat avec le SNJ (Syndicat national des journalistes) ; 1 135 journalistes y ont répondu en juin et juillet 2015 et, en parallèle, une étude qualitative auprès des journalistes et des entretiens avec des dirigeants ont été menés.

Pérpétuelle évolution

Le constat est sévère. Le cabinet souligne « le flou grandissant » dans lequel les journalistes travaillent : 60 % d’entre eux exercent leurs fonctions sans que celles-ci aient des frontières précises, écrites. Pour Technologia, ce n’est pas anodin, dans la mesure où les médias sont en perpétuelle évolution, notamment sous l’effet des nouvelles technologies, et qu’une plus grande polyvalence est demandée aux journalistes. Aussi, le cabinet souligne les dangers de ce flou : lorsqu’adviennent des plans sociaux, des fusions, des mutualisations de services, etc., la question simple du « qui fait quoi » devient « un élément de tensions psychologiques et sociales extrêmement fort, voire violent ».

Facteur aggravant : seuls 12 % des journalistes affirment avoir une fiche de poste, ce qui est loin des taux observés dans d’autres branches, affirme le rapport.

Autre point noir de la gestion RH, pour Technologia, le caractère « de plus en plus chaotique » des fins de carrière : « mises sur la touche, voire “placardisations”, absence quasi totale de politique de GPEC et des carrières sont des caractéristiques très fortes des métiers du journalisme. Et souvent, la seule porte de sortie est l’opportunité d’un plan de départs volontaires ou l’ouverture d’une clause de cession ».

Charge de travail

Par ailleurs, l’étude pointe la durées du travail « souvent hors limites ». Plus de 60 % des journalistes travaillent plus de 8 heures par jour (dont près de 20 % au-delà de 10 heures). La charge de travail est perçue comme étant de plus en plus lourde : en cause, la baisse des effectifs et l’augmentation des supports à alimenter. Mais vient, au même niveau que le développement du numérique, l’organisation du travail, jugée déficiente. Technologia souligne que celle-ci « se fait souvent par à-coups et de façon aléatoire ».

Auteur

  • Virginie Leblanc