logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

LA SEMAINE

Handicap : La formation, clé d’un meilleur avenir pour les travailleurs handicapés

LA SEMAINE | publié le : 13.10.2015 | Laurent Gérard

Sans politique volontariste en termes de formation, l’insertion des travailleurs handicapés en 2025 se fera à double vitesse, selon une étude prospective menée par l’Adapt, le Cnam et de grands comptes.

Nous sommes en 2025 : les personnes handicapées proches de l’emploi, car déjà bien formées et qualifiées, accèdent au marché du travail et rejoignent le droit commun. Mais une part importante d’entre elles reste sans aucun espoir d’intégrer l’économie dite productive. Elles bénéficient du soutien financier de la puissance publique et développent des activités sociales variées, qui leur permettent d’occuper une place dans la société, mais au prix de leur exclusion de fait du monde du travail. « C’est le scénario le plus sombre », estime Régine Monti-Tessier, professeure au Cnam et pilote d’une étude prospective menée par l’Adapt, le Cnam et de grandes entreprises(1) sur l’insertion des travailleurs handicapés en 2025. Une étude rendue publique le 8 octobre(2).

Cette triste perspective s’expliquerait par la poursuite des tendances actuelles : hausse continue des personnes reconnues handicapées, budgets contraints, entreprises franchissant difficilement le seuil de 3 % ou 4 % de personnes handicapées dans leurs effectifs…

L’intégration par la seconde chance.

« Mais d’autres scénarios sont possibles », assure Sandrine Dhellemmes, directrice mission handicap à la Société générale. Tout en mentionnant un scénario idyllique, appelé « l’ère de la diversité » (qui impliquerait qu’en 2025, la société ait évolué « vers une plus grande prise en compte de la diversité, considérée comme un facteur d’efficience économique », éclaire Édouard-Malo Henry, DRH de Société générale), l’étude détaille une hypothèse plus plausible mais néanmoins volontariste : celle de « l’intégration des personnes handicapées dans l’emploi par la seconde chance de la formation professionnelle ». Cela passerait par « une orientation des moyens de la formation vers les travailleurs handicapés pour obtenir dix fois plus de formés », précise Ariane Goubert, responsable insertion professionnelle d’Aéroports De Paris.

Environnement technologique.

Mais aussi par une ouverture d’un plus grand nombre de postes en emplois directs et indirects via le STPA (secteur du travail protégé et adapté) de la part des entreprises, par l’avènement d’un environnement technologique favorable au télétravail, au temps partiel, aux détachements… « Au total, le taux d’activité des personnes handicapées progresserait de façon sensible pour s’établir à 55 %, soit 10 points de plus qu’aujourd’hui », projette Thierry Delerce, directeur territorial de L’Adapt.

Investissement de l’Éducation nationale et des branches professionnelles, développement des stages et des contrats d’alternance, saisie du CPF par les personnes handicapées, etc. : tout sera bon à prendre, explique Annick Montfort, directrice évaluation et prospective de l’Agefiph. « Hélas, prévient-elle, on constate déjà des baisses de budgets de formation dues à la réforme en cours. »

(1) Société générale, Aéroports De Paris, BPCE, Orange, Sage, SNCF, Malakoff-Médéric, avec le soutien du Cnam et de Handirect.

(2) Disponible intégralement sur www.travail-handicap2025.fr

Auteur

  • Laurent Gérard