Le 8 octobre, les députés européens ont adopté une résolution demandant à la Commission européenne de proposer une nouvelle législation sur l’égalité salariale hommes-femmes. La directive de 2006 n’ayant pas porté ses fruits en Europe, les députés réclament, entre autres, des audits salariaux obligatoires pour les grandes entreprises cotées en bourse et la possibilité de sanctions au niveau de l’UE en cas de non-conformité.

La France, qui s’est dotée de lois sur l’égalité professionnelle depuis longtemps – dont l’une prévoyait déjà des pénalités financières, bien que peu appliquées – fait figure de meilleure élève européenne (avec les Pays-Bas). Pourtant, au train où vont les choses – l’écart des salaires en France est passé de 26 % à 20 % en vingt ans ! –, on pourrait douter du pouvoir de la loi dans ce domaine. La politique des petits pas prévaut et tout progrès accompli par les entreprises est à saluer. La plupart des grands groupes ont opté pour des enveloppes de rattrapage salarial et favorisé davantage de mixité dans des métiers dits masculins. Toutefois, l’égalité professionnelle n’étant pas encore acquise, il s’agit désormais de neutraliser l’effet des déterminants négatifs sur le salaire des femmes : la maternité, la prise en charge des tâches ménagères, les stéréotypes… et les temps partiels subis, rarement pris en compte. Les thématiques sociétales comme l’équilibre des temps, la parentalité, la qualité de vie au travail font ainsi leur entrée dans la plupart des accords signés récemment. Un pas de géant pour l’entreprise ; un petit pas vers l’égalité.