Nous voulions savoir quels étaient les problématiques et les besoins en la matière, en ciblant des professionnels de la fonction RH et des directeurs financiers. Nous cherchions notamment à connaître le taux d’équipement en livre blanc de paie. Ce document traduit, en langage simple et compréhensible, l’ensemble des règles applicables à la paie, incluant la gestion des temps et activités, auxquelles sont joints les textes réglementaires, conventionnels et dispositions d’entreprise qui les définissent. Il permet de valider et de sécuriser le réglementaire de paie, lui-même socle de la configuration du logiciel de paie. Mais seulement 21 % des entreprises interrogées se sont dotées de cet outil.

La perception qu’ont les employeurs – 89 % considèrent que leur réglementaire de paie est à jour, et 71 % estiment que celui-ci est suffisamment documenté – est en décalage avec ce que nous constatons sur le terrain. Selon l’Acoss, plus de 95 % des entreprises de plus de 250 salariés contrôlées par les Urssaf sont redressées et, d’après notre enquête, 26 % des redressements des répondants sont liés à des problèmes de paramétrage du SIRH – bien qu’ils pensent à 85 % avoir des paramétrages optimisés. Nous estimons que le montant des redressements en lien avec les logiciels de paie s’élève à près de 227 millions d’euros. Nous avons même constaté que, dans 90 % des missions menées auprès de nos clients, il existe des économies significatives directement liées à la correction de paramétrages de paie erronés.

Le logiciel de paie gère un processus particulièrement sensible, mais c’est un « être capricieux », qui peut être réfractaire à certaines règles et avec lequel il faut parfois composer. D’autre part, un quart des sondés s’estiment insuffisamment au fait des évolutions réglementaires. La réduction Fillon, par exemple, dont la formule de calcul ne cesse de changer, représente à elle seule 15 % de l’ensemble des redressements opérés en 2014. Le versement transport est un autre casse-tête. Face à cette complexité, les employeurs préfèrent souvent cotiser plein pot. Cependant, l’optimisation des coûts RH et la conformité de la paie sont considérées comme un sujet prioritaire en 2015-2016 pour 95 % de nos répondants.