logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

Des jeux de rôle pour le plus efficient des postes d’accueil

L’enquête | publié le : 29.09.2015 | Rozenn Le Saint

La banque a fait appel à un ergonome pour concevoir le poste d’accueil de ses 232 agences et éviter ainsi que son personnel reste debout et développe des troubles musculo-squelettiques (TMS).

Un plot d’accueil avec des chaises semi-assises peu pratiques imposé en 2011 par la direction nationale obligeait les agents à rester debout toute la journée, en multipliant les gestes inconfortables. « À force de recevoir des plaintes liées à des problèmes de dos, la DRH normande a fini par accepter un projet de refonte totale du poste en collaboration avec l’agence d’ergonomie H3DT », signale Pascal Binet, secrétaire du CHSCT, représentant de l’Unsa. « En théorie, les agents n’étaient pas censés rester plus de deux heures par jour en poste d’accueil, sauf que, dans les petites agences, cette organisation du travail était impossible, et ils étaient debout huit heures quotidiennement », se souvient Cédric Leborgne, l’ergonome missionné par la Caisse d’épargne.

S’en est suivie une contre-expertise avec un diagnostic des points à améliorer et la conception d’une alternative, en collaboration avec le CHSCT. Les différents tests ont abouti à une solution consensuelle avec un poste de travail où les agents peuvent s’asseoir sur un vrai siège, mais aussi se lever facilement pour, notamment, aller à la rencontre des clients. « Avec un poste à la bonne hauteur, de manière à écrire de façon confortable, et une imprimante à portée de main, qui évite une rotation du tronc et de faire appel aux bras pour soulever le capot, on épargne aux salariés des mouvements anodins répétitifs qui provoquent les TMS », assure l’ergonome. À l’écoute des salariés, plusieurs tests des différents scénarios sont effectués via des jeux de rôle, les agents prenant tour à tour leur propre rôle et celui du client, notamment à mobilité réduite.

Une interaction gagnante

Les postes d’accueil doivent faire cohabiter deux téléphones, des tablettes pour permettre la signature électronique des clients, des écrans de contrôle, des boutons de sécurité, des scanners pour les documents classiques, etc. « Leur agencement par un ergonome, qui veille à ce que l’utilisation par les agents n’aille pas dans le sens d’une facilité de mouvement antinomique avec la santé, est primordiale », estime Simon Gavin, DRH de la Caisse d’épargne de Normandie. « Les employés voulaient essayer une solution de rangement différente pour les accessoires. Je savais que cet agencement poserait des problèmes, mais le fait de l’avoir essayé leur montre par l’exemple que ce n’est pas possible », témoigne Cédric Leborgne. Une interaction qui limite les réclamations après coup. Direction et salariés en sortent gagnants.

En tout, le comité de pilotage s’est réuni une première fois pour établir le diagnostic, puis lors de trois séances de recherches de solutions, une autre fois pour présenter le cahier des charges, et une dernière dans le but de réaliser la synthèse de l’étude après les tests. La Caisse d’épargne fonctionne avec un groupe dit “Avant projet définitif”, dont les membres du CHSCT font partie, ainsi que les RH, les architectes et l’ergonome. Lors de cette réunion d’avant-projet, « nous abordons la question de manière très technique et, ainsi, nous ne perdons pas de temps en CHSCT », commente Simon Gavin.

« À l’origine, les syndicats n’avaient pas été associés à la démarche imposée par l’organisation centrale. Cette fois-ci, ils étaient satisfaits d’être pleinement intégrés dans le processus et dans la recherche de solutions, et ils ont eu le sentiment d’être reconnus pour les observations qu’ils faisaient remonter », constate l’ergonome. Un test à l’épreuve de la réalité bien utile. Les postes, adaptés à des mensurations moyennes, n’avaient par exemple pas anticipé qu’un des agents, de grande taille, puisse actionner le bouton de sécurité provoquant la fermeture de toutes les portes par un malencontreux mouvement de genou !

Repères

Activité

Banque.

Effectif

108 000 collaborateurs dans le groupe ; 1 900 à la Caisse d’épargne de Normandie.

Chiffre d’affaires 2014

23,6 milliards d’euros.

Auteur

  • Rozenn Le Saint