logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’enquête

Transport Infrastructures Gaz France : L’évaluation à froid n’est pas toujours justifiée

L’enquête | publié le : 22.09.2015 | L. G.

Pour la société de transport de gaz, les démarches pour évaluer le retour sur investissement des formations ne sont pas liées à la réforme, mais à une gestion optimisée du budget de formation. La réforme n’a par ailleurs pas imposé de réduction de budget.

« Une évaluation à chaud est systématique pour toutes les formations organisées, quelles soient externes ou internes, affirme Fabienne Morilleau, chef du service formation compétences à Transport Infrastructures Gaz France (TIGF), qui a pour activité le transport et le stockage de gaz naturel dans le Grand Sud-Ouest. Nous travaillons depuis quelques années les outils d’évaluation de ForMetris. Ces analyses nous permettent de recadrer certaines formations, qu’elles soient internes ou externes, dans l’objectif d’en proposer davantage adaptées aux besoins. »

En revanche, précise la chef de service formation, l’évaluation à froid à trois mois par le salarié et par le manager, en fonction des objectifs, ne concerne pas toutes les formations. « Ce type d’évaluation à froid n’est pas justifiée dans le cas, par exemple, des formations informatique spécifiques, de celles d’animateur occasionnel de formation, de RH pour manager, de finance pour manager… de même que les formations de type journée d’information, d’actualité… »

Cette politique d’évaluation s’appuie sur des pratiques anciennes d’achats de formation et de gestion de la qualité. Ainsi, TIGF travaille « avec des organismes reconnus depuis longtemps, pour lesquels nous avons de bons retours, ou des organismes “ayant pignon sur rue” dont nous avons pu juger les compétences pour les formations sur “catalogue”. Et pour celles spécifiques, qui demandent une ingénierie particulière, nous procédons par consultation ou appel d’offres. Les labels qualité ne nous sont pas utiles aujourd’hui : nous nous attachons davantage à l’adéquation entre la formation et les besoins en compétence de nos salariés ».

Au final, à cette heure, la réforme de la formation laisse indiffé-rent à TIGF. Affiliée à la convention collective nationale des industries du pétrole et soumise de par son activité à une obligation de service public (décret OSP du 19 mars 2004), cette entreprise de 580 collaborateurs a l’habitude des processus de pilotage serrés. Conséquence : « L’abandon de l’obligation de dépense du 0,9 % n’a pas eu de conséquence sur notre budget formation, qui reste élevé », assure Fabienne Morilleau.

Processus de pilotage serrés

Le plan restera géré en interne en 2016. Le budget formation (hors salaires) pour 2015 s’élève à 1,2 million d’euros, soit 7,67 % de sa masse salariale en 2014 et 2015, avec une répartition de 60 % pour les salaires et 40 % pour les coûts pédagogiques (10 % d’interne, 35 % d’intra, 55 % d’interentreprise). Et le taux d’accès des salariés à la formation est de 96 %. Aucun changement en vue, donc : « Nous n’avons pas eu de demandes de réduction de budget, et nos démarches pour évaluer le retour sur investissement de nos formations ne sont pas liées à la réforme, mais à une gestion optimisée de nos budgets formation. » La gestion du plan n’est pas externalisée. Seule la subrogation proposée par Opca Défi pour les contrats d’alternance est utilisée.

Reste le chantier du compte personnelle de formation (CPF). Le premier versement 2016 sur la masse salariale 2015 sera fait à l’Opca. Mais TIGF va ouvrir les négociations sur le sujet prochainement. « Pour le moment, nous ne gérons pas le CPF en interne, mais nous aidons les premiers dossiers à voir le jour. Nous conseillons les salariés qui nous le demandent ; nous leur communiquons les coordonnées d’organismes de formation avec lesquels nous travaillons et les aidons à trouver les codes formation nécessaires pour faire les demandes… » Une situation maîtrisée que ne devrait pas changer l’accord de branche en cours de finalisation. Ce dernier devrait reprendre la loi et définir des publics prioritaires pour les périodes de professionnalisation, mais il ne créera certainement pas d’obligation sur le CPF.

Repères

Activité

Transport et stockage de gaz dans le Sud-Ouest.

Effectif

580 collaborateurs.

Chiffre d’affaires en 2014

419 millions d’euros.

Auteur

  • L. G.